Ce week-end se déroule à Nogaro (dans le Gers), sur le célèbre circuit Paul-Armagnac, la 2e manche du championnat de France Superbike FSBK. La Race Experience Team en sera, avec ses deux jeunes pilotes, Johan Gimbert (17 ans), engagé en Supersport 600, et la toute novice mais prometteuse Carla Mulot (14 ans), qui roule dans la catégorie inférieure, le Supersport 300.

Pour présenter cette 2e étape, après l’entame au Mans voici quelques semaines, l’on prend le sillage de Johan Gimbert. Celui qu’inévitablement, l’on associe toujours, certainement pour un petit moment encore à son champion de père. À 17 ans pourtant, même s’il doit encore faire son chemin et construire son palmarès, et même s’il découvre cette année la compétition et les circuits français, Johan possède déjà une solide expérience. Alors, enfourchons la moto et partons à la découverte du pilote fréjusien.

 

• Johan, raconte-nous comment s’est passée ton arrivée dans le FSBK-FE et, plus précisément en Supersport 600 ?
Je découvre effectivement le championnat de France, un nouvel environnement, de nouveaux circuits puisqu’ici, je n’ai couru quasi exclusivement qu’en Espagne, dans différentes catégories (3e au classement final de la Coupe d’Espagne Honda CBR 300, avec trois victoires à la clé, puis championnat d’Espagne SSP300 engagé par le Team Palmetto Racing, Ndlr), avant de “monter“ sur le championnat du monde Superbike, le WorldSSP300. D’abord au sein du team italien GP Project, et ces deux dernières saisons chez une autre équipe transalpine, le Team Pedercini Racing.

La DORNA – l’organisme qui régit toutes les compétitions motos, depuis le Moto-GP, Ndlr – a malheureusement fait évoluer le règlement, et je ne peux plus m’aligner sur le championnat du monde avant 18 ans. Aussi, je me suis engagé cette fois sur le championnat FSBK, “à la maison“, avec la Race Experience Team. D’autant que je reste dans cette même catégorie qu’est le 600 (Johan est simplement passé de Kawasaki en Espagne à la Yamaha R6 préparée “at home“ dans l’atelier Speedway à La Palud, Ndlr).

• Tu es passé d’un pays, l’Espagne, où la moto, notamment pour les jeunes, est énormément développée et propose des championnats de haute volée, pour un autre, la France, où tout reste à faire quelque part. Considères-tu cela comme une régression ?
Je passe d’un championnat du monde à un championnat national. D’un pays où c’est extrêmement pro à un autre où ça l’est moins. Vu comme ça, on pourrait parler de régression. Mais je ne le prends pas comme ça. D’autant que je ne pouvais plus piloter en championnat du monde avant mes 18 ans (ce sera pour le 11 janvier prochain, Ndlr). Là, il est clair que ce championnat de France FSBK est tout nouveau. C’est une découverte pour moi.

 

• Justement, comment s’est passée cette grande première au Mans, sur le célèbre circuit Bugatti des 24 Heures ?
Je fais 9 en qualif’, 9e sur la première course et 7e sur la seconde. Et 3e Challenger sur les deux courses.

 

• 3e Challenger ??? Quesaco?
C’est une catégorie qui accueille les moins de 21 ans. Je termine meilleur rookie sur cette course au Mans. Après, il m’a aussi fallu m’habituer. Au paddock, au circuit, à ce nouveau mode de course…

 

• Avec des pilotes de très haut niveau comme, bien sûr, Valentin Debise, doublement engagé en Supersport 600 (champion de France en titre) et dans la catégorie reine du Superbike, le SBK, Loïc Arbel (passé par le WolrdSBK), Matthieu Gregorio (3e l’an dernier du SSP600), ou encore Matthieu Lussaiana. Facile de cohabiter dans le peloton avec ces pilotes aguerris ?
Je suis plutôt du genre taiseux, sans aller me “mélanger“, je préfère rester dans ma bulle. Je n’ai donc pas beaucoup de relations avec les autres pilotes dans le paddock.

Sur la piste, j’ai eu l’habitude de rouler en peloton, de devoir me frayer un chemin. Une expérience forgée en Espagne. Donc, de ce point de vue, ce n’est pas un problème.

• Mais il y a des jeunes loups qui veulent faire leur place, non ? Arbel, Gregorio sont de ceux-là, et sont d’ailleurs aux avant-postes.
Oui, mais je ne me focalise pas sur le championnat, on fera le point à la mi-saison (*). Ce que je veux, c’est progresser, moi et la machine. Pour me battre parmi les meilleurs. Après, si ça se termine par un podium ou une victoire, OK, je prends. Je veux rouler le plus vite possible.

Et le niveau est encore plus élevé cette saison. On a fait des essais à Nogaro justement, on a roulé plus vite que la pole de l’an dernier !

 

• Le Race Experience Team engage deux jeunes pilotes sur ce championnat de France FSBK : toi en Supersport 600, Carla en 300. Comment se passe la cohabitation ?
Très bien. Carla est jeune, elle découvre beaucoup de choses cette saison. Le Mans était sa première course. Quant elle roule, j’essaie d’aller en bordure de piste, puis on débriefe ensuite, sur ses trajectoires, sa manière d’aborder les virages, de freiner, etc. De l’aider aussi pour les réglages car elle n’a bien sûr pas beaucoup d’expérience à ce niveau. Alors, j’essaie d’aider les ingé’ à régler sa machine. Mais, certaines fois, on se retrouve au stand et l’on a les mêmes ressentis. C’est donc qu’elle progresse bien.

 

• Et avec le jeune Mathis Bellon, qui a débarqué il y a trois-quatre mois seulement, on vous a senti très complices il y a quelques jours lors de la présentation officielle du team. C’est le cas n’est-ce-pas ?
Oui, Mathis est tout jeune (8 ans), il est super drôle et attachant. Et beaucoup moins calme que Carla, ça c’est certain.

 

• Au niveau scolaire, tu en es où ?
Je termine mon CAP mécanique. D’ailleurs, je cours dimanche, on va rentrer dans la nuit et lundi, je dois être aux Arcs à 9h pour mes derniers examens. Mais je ne pense pas continuer dans cette branche. Cela ne m’attire pas plus que cela, même si cela me sert pour mes propres réglages sur la moto. Mais je voudrais m’orienter vers l’éducation, la formation. Faire un peu ce que fait Thibaut au niveau de la Race Experience School. Avec ce côté “pilote“ bien sûr, mais aussi l’aspect “motard“, discuter de cette passion avec des passionnés, parler de la façon d’aborder la moto, le côté sécurité routière aussi…
Alors, je cherche quelle voie je vais emprunter à la rentrée prochaine.

 

 

(*) Sept lieux, sept week-ends, deux courses à chaque étape, soit 14 courses au final. Après Le Mans en ouverture de la saison 2022, puis Nogaro ce présent week-end, le championnat de France FSBK, se succéderont Ledenon (27-29 mai), Pau-Arnos (17-19 juin), Magny-Cours (1er-3 juillet), Carole (19-21 août) et enfin l’ultime (double) manche au paul-Ricard  fin septembre (du 23 au 25).

 


 

BREAKING NEWS : GIMBERT EN PREMIÈRE LIGNE

Il l’a dit dans cette interview : Johan Gimbert et son équipe savent ce qu’il leur a manqué au Mans et où leur Yamaha pêche encore pour aller titiller les meilleurs. Ils ont travaillé dur et leurs efforts ont déjà payé lors des essais. Respectivement 2e puis 1er et enfin 10e des trois séances d’essais libres, Johan a finalement pris la 3e place de la manche qualificative (1’29’’369) à 269 millièmes du poleman, l’inévitable Valentin Debise et 15 millièmes seulement de Loïc Arbel. Pour ce qui sera la 3e course de la saison, celui qui aura été le meilleur Challenger de ces essais, tant libres que qualificatifs, partira de la première ligne.

Quant à sa coéquipière Carla Mulot, engagée en Supersport 300, elle poursuit son apprentissage et ses découvertes. Et, pour sa 2e course seulement, n’a cessé de progresser. Aux alentours de la 27e-28e place en essais libres, elle ne signe que le 30e des qualifs, mais aura gagné des secondes à chaque séance, pour finir ces qualifications 5 secondes plus vite que ses lors de ses premiers tours de roue, et revenir de 10 à 6 secondes de la pole position.