À peine débarquée, déjà assaillie par votre serviteur ! « Je viens tout juste d’arriver (à son domicile raphaëlois, Ndlr), j’ai voyagé cette nuit et je suis à peine de retour », rigole Élise Marc lorsque nous la joignons ce mardi 16 août, au lendemain des championnats du monde de paracyclisme, dont elle a disputé la course en ligne et le contre-la-montre à Baie-Comeau dans la province québecoise.

Toute la saison de cyclisme

« Pour les jours à venir, je vais déjà essayer de me reposer, me remettre des six heures de décalage horaire et retrouver mes habitudes. Nous étions partis depuis plus de quinze jours, c’était quand même long, d’autant que le programme était intense », poursuit la championne paralympique. Se poser et se reposer, voilà donc les maîtres-mots pour Élise Marc sur cette semaine. L’occasion en parallèle d’un petit flash-back sur sa première vraie saison complète en paracyclisme, puisque « j’ai pris part en effet à toutes les étapes de Coupe du monde, aux championnats d’Europe puis ces Mondiaux ».

Le triathlon sport de cœur !

Car rappelons-le, Élise Marc est initialement une championne de paratriathlon, « mon sport de cœur ». La multimédaillée européenne et mondiale dans cette discipline avait pris le virage vers le paracyclisme lorsqu’elle sut que sa catégorie de course en paratriathlon n’était pas retenue pour les Jeux paralympiques de Tokyo.
Sans négliger natation et course à pied, celle qui s’entraîne au Creps de Boulouris depuis une demi-douzaine d’années a donc prioritairement insisté sur le vélo. Glanant finalement le droit de rejoindre Tokyo pour les Jeux paralympiques… en vélo.

Cette année, Élise Marc a poursuivi dans cette discipline, s’entraînant sans faiblir pour réaliser un joli début d’été, marqué par deux médailles d’or aux championnats de France et deux autres breloques ramenées de l’European Champion Ship en Autriche (argent sur le CLM, bronze sur la course en ligne).
Avant les Mondiaux la semaine et le week-end derniers, la tournée canadienne avait débuté par la (3^e) manche de Coupe du monde à Québec City, où la sociétaire de l’AMSLF Sports & Handicaps se verra récompenser de l’intense travail réalisé tout le mois de juillet en guise de préparation, à la faveur de deux 4^es places.

Progrès notables sur la course en ligne

Puis, quelques centaines de kilomètres plus au nord, à Baie-Comeau, haut lieu du paracyclisme s’il en est, et ville habituée à accueillir les compétitions du genre qui aura une nouvelle fois « livré la marchandise » comme l’aura souligné la presse francophone canadienne (lire, répondu à l’attente, tenu ses promesses…), Élise Marc et une belle équipe de France (5^e finale avec 17 médailles, le 2^e total derrière les 20 de l’Italie, mais moins d’or que les Pays-Bas, l’Allemagne, les États-Unis et les Transalpins) ont tenu leur rang.

Dans « mes standards sur le contre-la-montre » (7^e à l’issue des 18,9 km d’épreuve en 32’40’’66), la paracycliste – qui fait également partie de l’équipe professionnelle nordiste, Cofidis – sortira particulièrement satisfaite de la course en ligne, conclue à la 6^e place, les 58,5 km au programmé avalés en 1h46’55, à un tout petit peu plus d’1’30 de la lauréate japonaise Keiko Sugiura (1h45’’28). « Je suis en effet très contente car cela aura été la première fois que je tienne aussi longtemps le rythme et dans la roue des leaders. »
Une « belle satisfaction » pour l’athlète amséliste et la preuve surtout qu’elle est vraiment sur la bonne voie dans cette discipline où Élise trouve ainsi de plus en plus ses… marques !

Paratriathlon : objectif Abu Dhabi

Pas question pour autant de rester trop longtemps inactive et, « probablement dès cette fin de semaine, je vais reprendre “l’entraînement triathlon“ pour préparer une riche fin de saison » en la matière avec, en point de mire une manche de Coupe du monde en octobre (15-16 à Alanya en Turquie) et, plus encore, les championnats du monde #7 un mois plus tard (23-26 novembre) à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis) comme en 2021.

Pour cela, deux épreuves préparatoires, à commencer par les championnats de France de paratriathlon à Saint-Jean-de-Monts le 11 septembre – « mais ils ne constituent pas un objectif en soi, plutôt une façon de me remettre dans le bain » –, puis « Saint-Raphaël, à la maison », deux semaines plus tard.

Le deuxième semestre 2022 s’annonce donc tout aussi chargé pour la championne. « On n’a pas encore travaillé sur le planning exact de ce retour au paratriathlon », confesse Élise. Pour autant, « pendant cette saison de paracyclisme, j’ai toujours maintenu des séances de natation et de course à pied. Parce qu’en même temps, cela fait du bien à la tête de changer parfois et ne pas se focaliser sur une seule activité. Là, ce sera pareil, et l’on va bien sûr insister un peu plus sur les deux volets que sont la natation et la CAP ».

Avec, chevillée au corps, cette ambition d’aller compléter un palmarès déjà bien fourni !