Devant la meute des concurrents sur chaque free practice, puis encore lors des essais qualificatifs, JOHAN GIMBERT partait donc en pole dimanche matin pour la course #1 de NOGARO. « Sur une piste séchante », expliquait-il, et ce pari de « partir en pneus intermédiaires. À partir de là, je prends un départ correct et j’essaie de faire le “gap“ le plus vite possible pour gérer au mieux la course par rapport aux gommes. Mais au final, j’ai trop poussé et dans une courbe à gauche (courbe de l’Aviation, Ndlr), l’arrière est parti », entraînant une sacrée culbute et une longue glissade dans le gazon.

Revanchard en course #2

Sans dommage pour la machine, mais avec une épaule (droite) contusionnée et une main (gauche) endolorie. « Je suis retombé sur l’épaule (comme on peut le voir sur les captures d’images ci-dessous) et j’ai sans doute une petite luxation de l’épaule. Quant à la main, je me suis retrouvé à un moment coincé sous la moto, mais il n’y a pas de fracture, c’est l’essentiel. »

Si cette course #1 était donc terminée avant même la fin du premier tour pour le pilote varois, celui-ci a néanmoins pu repartir (presque) sans problème dans l’après-midi pour la seconde épreuve. « Je n’ai pas trop ressenti la douleur à cet instant. Un peu plus dimanche soir, à froid, et là aujourd’hui (hier lundi en soirée, Ndlr), j’ai vraiment “douillé“. Je vais aller voir l’ostéopathe pour voir ce qu’il en pense exactement et s’il faut des examens complémentaires. »

Toujours est-il que sur cette course #2, c’est avec un esprit particulièrement revanchard que le Varois a repris le guidon, conscient d’avoir « cédé de gros points » le matin, et d’être au pied du mur sur cette 2nde manche « dans l’optique du classement général ».

 

Gimbert contrôle à sa guise

Cette fois, « sur une piste asséchée, avec simplement deux ou trois endroits encore un peu humides, donc tout le monde est parti en slicks », Johan ne se laissera pas piéger. Au contraire, « j’ai pris un super départ, ce qui n’est pourtant pas non plus mon point fort, et je me suis échappé immédiatement », suivi comme son ombre par Matthieu Lussiana et un Loïc Arbel qui s’était débarrassé d’Enzo de la Vega et du vainqueur de la manche #1, Bartholomé Perrin.

Au premier tiers de course (6e des 17 tours), « autant pour ne plus imprimer le rythme mais aussi me reposer tout en jaugeant mes adversaires », Gimbert voit Lussiana prendre le contrôle de la course. « J’ai pu constater, à certains comportements, des petites fautes, que Matthieu fatiguait un peu et je savais que je pourrai le reprendre le moment venu. »

Instant qui arriva six tours plus tard, d’autant que derrière, Loïc Arbel – remis en confiance aux 24 Heures du Mans et sa victoire en Superstock, malgré ce pouce cassé en essais libres au Mans… mais en FSBK – semblait plus incisif.

Un petit “gap“ au championnat

Six tours plus tard, Gimbert passait la ligne victorieux, en ayant su « gérer et contrôler » la concurrence, Lussiana repoussé au-delà de la seconde à l’arrivée. Même si le point du meilleur tour en course lui échappait – tout comme pour la course #1, il est encore revenu à Lussiana –, Johan aura donc “à moitié“ rattrapé son erreur matinale. À tout le moins sauvé les meubles au point de prendre seul les commandes du championnat avec 66 points, soit 11 d’avance sur un Hugo Robert plus en difficulté qu’au Mans en ouverture.

Perrin (51), De La Vega (48), Lussiana, grand bénéficiaire de cette étape gersoise, avec 42 points marqués et un total de 42, tout comme De Cancellis et une unité de moins pour Arbel (41) ont déjà un petit handicap. Tout comme Longearet, lui aussi vainqueur dans la Sarthe mais moins à l’aise cette fois (7 points marqués et 32 au total) ou un Gregorio, vice-champion de France #2022 en grosse difficultés en ce début de saison. « C’est vrai, il a beaucoup de mal à trouver le bon rythme mais je ne sais pas pourquoi. »

Moto saine et facile à piloter

Et plus que ses adversaires, « d’autant que certains ne seront plus devant sur des pistes totalement sèches », prédit-il, Johan Gimbert regarde avant tout ses performances et celles de sa machine. « Franchement, on a beaucoup travaillé sur la moto. On a trouvé les réglages idoines sur la performance, même si on a encore des progrès à faire en accélération. Mais la machine est facile, saine, bonne sur tous les terrains, elle répond bien et est cool à piloter. »

Et à emmener vers les sommets pour un Johan Gimbert requinqué par ce premier succès de la saison – qui en appelle d’autres à n’en pas douter. « Perso’, j’ai envie d’aller tout chercher, de regagner aussi cette wild-card », pour la manche de Mondial à Magny-Cours en septembre, offerte par la Fédération avec le soutien du team GMT94 et de Yamaha France pour promouvoir les meilleurs espoirs à l’international.

Wild-card et Mondial en ligne de mire

On a d’ailleurs appris récemment (le 5 avril) que cette invitation était bel et bien renouvelée cette saison, mais il faut savoir que celle-ci sera décernée, non à l’issue de la prochaine course à LÉDENON dans le Gard (26-28 mai) mais de la suivante (30 juin-2 juillet)… à Magny-Cours précisément.

Il importe donc de se montrer dès le début de la saison, ce qui avait moins été le cas l’an passé pour un Gimbert découvrant la catégorie, une wild-card finalement octroyée à Valentin Debise, lequel court cette année… en World Superbike au sein du GMT94 de Christophe Guyot ! Et le Mondial, c’est précisément ce dont rêve un Johan Gimbert impatient de retrouver des circuits internationaux, lui qui a déjà goûté au Mondial SSP300 entre 2019 et 2021, mais pas dans des écuries de pointe…