BOXE (super-moyens) :

 

 

Après avoir conquis fin novembre dernier à Madrid le titre Silver EBU – nouvelle dénomination officielle de la ceinture de l’Union européenne, elle-même glanée en avril 2022 face à l’Italien Dragan Lepei -> il s’agissait donc en réalité dans la capitale espagnole d’une défense pour le Fréjusien –, GUS’ “Marvelous“ TAMBA remonte sur le ring dès ce prochain dimanche 28 janvier, au Casino (de jeux) de Deauville, pour y affronter l’Anglais John Watson.

GUS’ leur a fait peur

En dominant d’une manière pour le moins expéditive (arrêt de l’arbitre dès le 2^e des 12 rounds au programme) le boxeur ibérique José Luis Navarro Jr le 26 novembre dernier dans une salle particulièrement hostile – « je me suis fait cracher dessus en entrant, j’ai été insulté mais ça m’a fait sourire et motivé un peu plus encore » –, le boxeur fréjusien a relancé sa carrière en quelque sorte. Non qu’il avait jusqu’alors mis les gants de côté, non c’étaient plutôt les adversaires qui le mettaient de côté après qu’il ait obtenu son premier titre continental. Pressentis pour le challenger sur cette ceinture européenne, les Nick Hannig (Allemagne), Padraig McCrory (Irlande) ou encore Ronny Landaeta (Espagne) se sont tour à tour défilé avant de monter sur le ring.
Et l’on pourrait tout à fait rajouter un autre combat espéré à Créteil (mais les organisateurs attendent toujours de trouver un adversaire), et un forfait (vive douleur épaule) à l’initiative de Gus’ cette fois, pour le Gala de Grande Synthe du 31 mars 2023 (où MEKKI SAHLI et CLÉMENT LUBRANO avaient boxé, le premier dans le cadre de son championnat de France contre David Spilmont).

 

 

TAMBA glace NAVARRO et ses supporters

C’est donc à son corps défendant que Gus’ a bien failli tomber dans les oubliettes… Jusqu’à cette proposition de combat dans la cité madrilène, et cette victoire éclatante confirmant le talent et les dispositions du Varois pour prétendre viser plus haut. « C’était important d’avoir enfin cette possibilité de défendre ma ceinture. Même si c’était chez mon adversaire, dans un contexte difficile. À partir de là, le plaisir est encore plus grand, non seulement d’avoir gagné sur ses terres, mais surtout de cette manière-là. » Car, à son habitude, le Français s’est montré une nouvelle fois expéditif, envoyant son hôte au tapis pour le compte au cœur de la deuxième reprise.

Sans avoir tout à fait écouté et respecté les consignes de son coach, YANNICK PAGET, qui n’avait pas spécialement envie de voir son poulain « se ruer à l’abordage et à l’attaque comme il l’a fait ». Ce à quoi le triple champion de France (2019, 2021, 2022) répond en se marrant, « à chaque fois que je ne respecte pas les consignes et la stratégie, ça marche »…

 

 

Hommage à son papa disparu quelques mois plus tôt

Le tout dans un moment spécial à plus d’un titre pour Gus’. Car ce combat était le premier depuis le départ de son papa (le Fréjusien lui rendra d’ailleurs hommage à travers ce “papa“ inscrit sur son short). Mais aussi le premier sans son mentor et coach de toujours… à 24 heures près, les deux avaient failli se croiser du côté de Malaga, où Gus’ était parti terminer sa préparation avec le coach LUCAS GIACON., ex-poids léger riche de 30 victoires en carrière pro (26 avant la limite) et deux défaites seulement. Les deux “remonteront“ sur la capitale un jour avant que Yannick, en croisière – « j’ai essayé de reporter, mais je n’y suis pas parvenu » –, ne fasse précisément escale dans le port andalou. C’est d’ailleurs depuis Malaga et sur le paquebot qu’un coach un peu nerveux vit son élève accrocher une deuxième ceinture continentale, faisant partager son bonheur : « Quand il a gagné, j’ai crié comme un fou ! »

Toujours est-il que ce titre Silber EBU a bel et bien relancé sa carrière aux yeux du Noble Art, passant au classement mondial d’un « rôle d’inactif au 28^e rang », avant de se voir proposer ce combat sur cette soirée organisée par “Prestige Fight“ à Deauville.  Gus’ Tamba s’étonne d’ailleurs lui-même sur son compte Instagram de ce délai si court depuis son dernier combat : « Très content de vous annoncer mon retour sur le ring SEULEMENT deux mois après ma défense de titre… »

 

 

Watson ? Pas forcément élémentaire !

Alors, certes, il ne s’agit là “que“ d’un combat intermédiaire, « de préparation » contre un Anglais de Liverpool, John Watson, aujourd’hui âgé de 40 ans et dont les deux derniers combats, perdus, datent de… 14 ans (février et avril 2012). De quoi être critiqué, notamment sur les réseaux sociaux. « Après, on peut me dire ou écrire que je boxe un “vieux“, que c’est un combat facile. » Pour autant, à ces (ses) détracteurs, le Fréjusien rétorque : « Ce n’est sans doute un combat tête d’affiche sur cette réunion. Mais Watson mérite le respect. Davantage encore puisqu’il monte toujours sur un ring à 40 ans et après une interruption de carrière de 12 ans. Après, non seulement s’il me bat, je perds mon titre, je suis déclassé immédiatement. »

Le Fréjusien ne prend donc pas ce combat à la légère et, conscient que le gain de sa seconde ceinture continentale lui ouvrirait à coup sûr de nouvelles portes, il ne s’est pas arrêté depuis novembre. « J’ai continué de travailler. Même le jour de l’An, je me suis entraîné. Parce que j’espérais ce qui arrive, ce combat deux mois après simplement. C’est magnifique et ça me permet de rester dans le coup. »

Et si jamais…

Bien évidemment, le clan Tamba voit plus loin que cette halte à Deauville. Peut-être une 3^e défense de ce titre Silver EBU – le site de l’European Boxing Union fait d’ailleurs état d’un prochain combat contre un compatriote, Lancelot Proton de la Chapelle, qu’un CLÉMENT LUBRANO connaît bien puisqu’il avait affronté le Normand (battu aux points) en préambule du championnat de France de MEKKI SAHLI à Grande-Synthe en mars 2023 – à moins qu’une place se présente pour un championnat d’Europe EBU. Mais si Gus’ est aujourd’hui 2^e au ranking continental, ce championnat d’Europe a déjà son affiche, le 9 mars prochain à Créteil, avec l’ami de Tamba, KEVIN LELE SADJO, opposé à l’Italien GIOVANNI DE CAROLIS, après le rendez-vous manqué du 2 décembre dernier à Marseille, du fait du boxeur transalpin. Et peut-être qu’après…
Pour l’instant, GUS’ “Marvelous“ TAMBA attend son heure, et l’avenir du boxeur fréjusien de 32 ans passe par Deauville dimanche prochain !