Aucune frustration dans la voix d’ÉMILIE DUMONT ce samedi en début de soirée, quand elle nous joint au téléphone à peine quelques heures après sa 2e course disputée dans le bassin du “Sports Centre Milan Gale Muskatirovic“ de Belgrade, un 200 m dos couru dans le cadre des championnats d’Europe Masters de natation qu’accueille donc actuellement la capitale serbe.
Des championnats d’Europe qui ressemblent à une véritable aventure pour la nageuse fréjusienne, élève de l’entraîneur JEAN-YVES GABRIÈLE, qui avaient fort mal commencé avec ce vol annulé au départ de son escale zurichoise puis cette obligation de faire les 1000 km séparant la cité helvétique de la capitale de la Serbie en bus, petit périple de quelque 22 heures. « En fait, la compagnie nous (elle est accompagnée sur ce voyage de son mari Jean-Benoît, Ndlr) a proposé un autre vol… pour vendredi. Ce qui m’aurait contrainte de manquer également le 400 m 4 nages de ce jour-là, après avoir déjà loupé le 200 m, ce qui était totalement hors de question. C’est pourquoi on a opté pour la solution du transfert en bus. »
Un peu “véner“ la championne française, assurée qu’un « podium m’attendait sur ce 200 m 4 nages jeudi (force est effectivement de constater qu’ÉMILIE avait le meilleur temps de qualification pour ces “Europe“ à 2’36’’70, 4 centièmes de seconde devant la Slovaque Zuzana Binar Mimovicova, qui gagnera finalement cette course en 2’32’’80, reléguant sa dauphine à près de 12’’, Ndlr). J’en suis sûre et certaine ».
C’est certainement de cette certitude et de l’adrénaline née de cette galère de voyage qu’est venue la magnifique performance de la Française sur le 400 m 4 nages de vendredi, moins de 24 heures après être enfin parvenue à destination. « Peut-être en effet, concède-t-elle. En tout cas, je me sentais parfaitement bien, j’avais la gnak. » Une grinta et une “adré“ peut-être aussi quelque peu retombées ce samedi pour sa 3e (enfin sa 2e) course, le 200 m dos. Pour autant, si là encore, ÉMILIE ne réfute pas totalement cette possibilité, elle s’est dire également fatiguée, « le dos c’est dur aussi, j’avais vraiment mal aux jambes en sortant de l’eau tout à l’heure ».

Entre le lancement de ce 400 4 nages vendredi (en haut), et l’arrivée ci-dessus), 5’37 »71 se sont écoulées et la Fréjusienne arrache une très jolie médaille d’or sur la distance
Mais pas de déception de ne pas être allée chercher une 2e médaille. Pour la bonne et simple raison qu’elle a surtout amélioré son best time sur la distance de plus de 2’’ (2’37’’68 vs 2’39’’73) !
« Ça prouve qu’on est dans le bon avec Jean-Yves, que le travail fourni va dans le bon sens et que tous les efforts paient finalement. Sincèrement, même s’il n’y a pas de médaille, je suis super satisfaite. D’autant que je suis toute proche de la 4e place de la Hongroise (à 4 dixièmes), et c’est de ma faute, je me laisse glisser à l’arrivée alors qu’elle ondule jusqu’au bout. C’est un défaut dont me parle souvent Jean-Yves d’ailleurs. Après, c’est une copine (Julie Laux, Ndlr) qui est sur la 3e marche du podium, et je ne suis pas si loin non plus (à 1’’7) donc c’est bien aussi. »
Pas le moins du monde abattue la Fréjusienne par conséquent. Pas même par cette autre nouvelle galère de voyage – « Jean-Benoît a vérifié nos vols retours et on s’est aperçus que nos billets avaient été annulés par la compagnie », raconte-t-elle en rigolant –, mais bel et bien prête à tout manger sur les deux courses qui lui restent (100 dos lundi et 400 NL mardi pour conclure). « Déjà, ce dimanche, c’est repos puisque la journée est consacrée aux relais. Je vais essayer de récupérer au mieux de toutes ces péripéties », mais aussi de cet ascenseur émotionnel subi depuis plusieurs jours. « J’irai tout de même nager un peu » avant une épreuve, le 100 dos, sur laquelle « je suis nulle, mais je ne me formalise pas. Je me suis inscrite sur cette distance pour ne pas être deux jours consécutifs sans épreuve. Et qu’on se le dise, je n’ai pas fini, je veux aller chercher d’autres choses ici ».