Voici un peu moins d’un an, la Race Experience Team revenait sur le devant de la scène avec trois espoirs de la moto de vitesse. Avec un chef de file, JOHAN GIMBERT, titré en Challenger sur le championnat de France FSBK et pour sa première année en Supersport 600, et deux pépites prometteuses chacune dans leur genre, le malheureux MATHIS BELLON – vers lequel nos pensées sont toujours tournées, ainsi que ses parents et sa petite sœur – et CARLA MULOT (15 ans à ce moment-là, 16 dans quelques jours, le 31 mars), également engagée sur le FSBK, mais sur une catégorie inférieure (SSP300).
De la Mini-Ohvale à la Yamaha R3
Carla était totalement novice en compétition au moment de démarrer la campagne #2022. Juste quelques tours – « deux-trois stages » – sur une Moto Ohvale, mini-moto de GP à petites roues, avant d’intégrer la structure de Sébastien Gimbert à 14 ans, et de se lancer sur le Supersport 300 au guidon d’une Yam’ R3. Saison d’apprentissage assez délicate, « assez compliquée en effet, reconnaît-elle. Il y avait beaucoup de choses à apprendre, la moto, les circuits, les trajectoires ».

Sur le tracé du Mans l’année passée pour sa première course en SSP300 (© DR – Éric Sauvage – mototribu.com)
Pour autant, la jeune Fréjusienne se classera 5e (sur 11 pilotes) du classement Challenger sur cette saison inaugurale. Celle qui est actuellement en classe de 2nde sur une Bac Pro commerce en alternance au CFA des Arcs – elle travaille à ce titre aux côtés de son père, Thierry Mulot, gérant de l’entreprise TFM Pneus à Brignoles, et actuellement sur un projet, toujours dans le domaine du pneumatique, du côté de La Palud – bénéficie des conseils de son père.
Car Thierry Mulot, la moto, il connaît. Et les fans tout autant. Le Lyonnais de naissance (55 ans) a effectivement longtemps écumé les circuits, entre WorldSSP et WorldSBK dans les années 2000, et surtout les European Bikes sur une Ducati Panigale, qu’il remportera notamment en 2015, aventure poursuivie encore cette présente saison du Team DUCATIMO avec sa Ducati V4 S (4e temps sur la séance qualificative #1 ce samedi après-midi au Mans).
Digne fille de son père…
Le Team Ducatimo, c’est sous cette bannière que Carla entame cette 2e saison en SSP300. « Il n’y a pas d eproblème avec Carla, confie Sébastien Gimbert, d’autant qu’elle se montre beaucoup plus ouverte aujourd’hui, fait preuve de davantage de maturité et est un très bon espoir. Simplement, à titre personnel, je voulais exclusivement me consacrer à Johan, car cette année est vraiment une année charnière. »
Et si Johan et Carla souvent désormais une “trajectoire séparée“, les deux teams via les paternels, « très amis », travaillent toujours ensemble et mutualisent parfois les moyens matériels et intellectuels (pour les réglages entre autres), quand bien même ils fassent stand à part dans le paddock. Et c’est donc son père qui est aujourd’hui son team-manager, se partageant entre sa machine et sa course en European Bike et celle de sa fille aînée.

Thierry Mulot connaît particulièrement bien la moto (et pour cause), et l’heure est venue pour lui de transmettre à sa fille aînée, Carla
Une dizaine de féminines en SSP300
Qui, de son côté, va essayer de profiter au maximum de cette 2e saison. Dans une catégorie qui se féminise de plus en plus avec une dizaine de jeunes filles sur la grille. « J’ai vu effectivement, mais c’est vrai que je ne connais pas grand monde dans le paddock. Je suis plutôt centrée sur moi, ça me suffit. »
Un peu en retrait ce samedi après-midi sur la 3e séance d’essais libres (24e contre 17e la veille quand bien même elle eut amélioré son chrono en 2’12’737), Carla a certes largement amélioré son temps sur les 4,185 m de la piste mancelle, couverts en 2’06’’890, malheureusement loin de la pole qui s’est jouée à 1’51465, œuvre de l’Italien Kevin Sabatucci, ex-sociétaire du Wolrd SSP300, et autrement plus expérimenté à 23 ans et déjà 55 départs dans cette catégorie. Ce qui doit permettre aussi de remettre en perspective les performances de Carla au regard de la concurrence.
Malheureusement, c’est bel et bien cette ultime séance chronométrée qui détermine la place sur la grille pour les courses du dimanche. Et c’est donc depuis la dernière ligne que Carla s’élancera à 8h30 demain matin pour les 12 tours de la course #1 !