Ils ont pris l’avion, l’un (Romain Husson) ce samedi, l’autre (Alex Tosello) ce dimanche. Mercredi, tous deux récupéreront leur dossard, respectivement le 1559 (Alex Tosello) et le 617 (Romain Husson).
Pour, ce jeudi 21 octobre, à 21h tapantes (heure locale, 2h de moins soit 19h en métropole), et au milieu de quelque 2800 “fadas“, se lancer à l’assaut de l’un des 10 grands ultra-trails du -monde, le Grand Raid, autrement dénommée (et on devinera aisément pourquoi -> lire notre encadré par ailleurs) la Diagonale des Fous !

Sentiments avant embarquement des deux trailers de l’AMSLF section athlétisme, à moins que ce ne soient des… fous !! Qui n’ont nulle autre ambition que d’être “finishers“ et de parcourir ces 160 km, agrémentés d’un dénivelé positif de quelque 9400 m…

Le parcours 2021, depuis Ravine Blanche du côté de Saint-Pierre avant de remonter vers le nord de l’île et sa capitale dionysienne, arrivée prévue au stade de la Redoute non loin du Barachois pour les connaisseurs

     

> Quand et comment avez-vous découvert le trail ?

Romain Husson (RH) : « J’ai toujours couru mais le trail, cela fait trois ans réellement que j’en fais. Mon premier trail a été un 80 bornes, comme ça juste pour voir. Je l’ai couverte en 11h environ. Après, je suis passé au 130 km, en 26h… En fait, c’est le dépassement de soi qui m’inspire dans cette discipline.

Alex Tosello (AT) : J’ai dû débuter en 2015-2016. Mon premier trail, je l’ai couru sur 25 km sur le TBA (Trail des Balcons d’Azur). Petit à petit, j’ai ensuite allongé les distances : 45, puis 60 ou encore 80 km, avec l’UTCAM notamment. Mais cest ma distance max. Au-delà de 110 bornes, je ne connais pas.
J’ai fait le Trail de la Sainte-Victoire encore, mais ça n’est pas forcément un bon souvenir : vers le 25e km (sur 60), je me suis empalé sur une racine et je me suis blessé. Les médecins de la course m’ont obligé à abandonner.

Romain Husson et Axel Tosello – en haut avec leurs coaches respectifs, Rodolphe Pogorelly et Akim Zilali qui espèrent les avoir préparés au mieux – ont déjà rejoint l’île volcanique. Dans 48 heures, ils s’élanceront, au milieu de quelque 2800 autres concurrents, à l »assaut de la Diagonale des Fous

Ces pieds-là, messieurs-dames, s’apprêtent à parcourir 160 km sur des sentiers empierrés et pour le moins piégeux. Prions pour eux…

Alex Tosello, ici encouragé par ses filles, portera les couleurs de l’association LÉO sur les 160 km de ce Grand Raid 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

> Pourquoi la Diagonale des Fous ?

RH : Je suis allé à la Réunion en vacances il y a trois ans. Du coup, j’ai appris à connaître le Grand Raid. Après, pour tout trailer, cela fait partie des rêves. C’est la possibilité de voir ses limites, de mettre en pratique le dépassement de soi.

L’idée m’est personnellement venue sur un trail dans le Mercantour. Sur le coup, on se dit “plus jamais“. Et puis, on y revient immanquablement.
D’autant que j’ai un bon copain, Marc Ripoll, qui s’entraînait pour le faire et qui m’avait emmené dans son projet. Malheureusement, il est blessé et ne pourra pas courir. Mais, moi, j’y vais.

AT : Ben, c’est un “must“. Il faut le tenter, se donner des challenges. Voilà le mien. Et puis, comme je l’ai dit avant, au-delà de 110 km, je n’ai jamais couru. L’occasion est belle d’y aller. Et puis, je connais la Réunion, c’est une île si merveilleuse. Avec des paysages tellement époustouflants.

 

> Comment avez-vous préparé cet évènement ?

RH : Je m’entraîne avec Rodolphe Pogorely sur l’aspect trail. Et je fais pas mal de cryothérapie au Centre sportif KAAMOS de Saint-Raphaël tenu par une amie, athlète également, Nadia Vigliano.

AT : Au début, je m’entraînais moi aussi avec Rodolphe. Je m’étais préparé pour la Diag’ 2020, puis elle a été annulée. J’ai un peu laissé tomber le projet, avant d’y revenir finalement. Je suis coaché par Akim Zilali maintenant, qui m’a établi un programme et a suivi toute la préparation. En fait, depuis deux ans, j’ai fait une préparation de fou, j’ai dû me taper quelque chose comme 220.000 m de dénivelé !

Au départ, au début de la nuit, tout le monde a (encore) le sourire…

> Et comment appréhendez-vous cet ultra-trail ?

RH : Je pars un peu au feeling. Le plus difficile je pense, ça va être la gestion du temps en général et la gestion de mon temps. Il y a beaucoup de marches aussi, je ne sais pas comment je vais gérer cet aspect. Enfin, il y a le sommeil, les nuits dehors…
de toute façon, mon premier objectif, c’est bien sûr d’être “
finisher“. Peut-être quelque chose comme 35 heures…

AT : Mon premier but bien évidemment, c’est de finir. Après, j’avoue que je ne me suis même pas penché sur le profil technique de la course. Ça va être au feeling. Je me base sur le temps d’un collègue qui court à peu près comme moi, il avait mis 44 heures. Pour moi, une course normale serait en 45 heures et 50 heures. Ce qui veut dire deux nuits dehors, donc on verra bien…

 

> Et après, récup’ et farniente ?

RH : Complètement, jr reste un peu sur place pour profiter des beautés de la Réunion. Je rentrerai le 2 novembre.

AT : Pour moi, ce sera le 8 novembre. L’idée est également de profiter de la saison et de l’été austral qui arrivent là-bas.

Ah, s’il vous plaît, permettez-moi de rajouter un petit message. Sur cette Diagionale des Fous – un projet déjà en place pour l’édition passée avant que celle-ci ne soit annulée – je représenterai l’association LÉO, que je soutiens et comme le dit le slogan de l’association, je ne veux rien lâcher et aller jusqu’au bout de ce Grand Raid ! Une cagnotte Leetchi – quoi de plus normal lorsque l’on part à la Réunion, site emblématique de ce fruit, Ndlr – est en ligne pour recueillir des dons, et je la clôturerai à mon retour de la Réunion.