Ultra-trail classé parmi les 10 plus durs au monde, le Grand Raid, que d’aucuns affublent également de cette expression pour le moins parlante la Diagonale des Fous (lire l’histoire de cette éthymologie ci-après) est un évènement majeur du calendrier sportif réunionnais.
Il l’est tout autant pour les trailers, avertis ou amateurs, qui rêvent tous un jour, non d’accrocher à leur palmarès cette Diag’ – ça, c’est réservé à l’élite –, mais avant tout la terminer…

Annulée en 2020, la Diagonale des fous retrouve sa place au calendrier cette année et accueillera pas aux alentours de 2800 coureurs avides de sensations fortes autant que de paysages magnifiques, de plaisir mais surtout de souffrance. Car la Diag’, ce sont – depuis la dernière évolution en 2013 – très exactement 160 kilomètres de course, entre le sud et le nord de l’île volcanique, accompagnés d’un dénivelé positif de 6400 m (*) !

Une petite balade qui relie le sud et le nord de l’île, depuis Saint-Pierre, la grande ville du sud, et Saint-Denis, la capitale du nord. Et qui traverse deux des trois cirques qui font la spécificité de l’ancienne Île Bourbon, Cilaos (célèbre pour sa culture de la lentille) et le sauvage Mafate, uniquement accessible par des sentiers ou… par les airs.
Si le tracé “évite“ le cirque de Salazie autant que le célèbre Piton de la Fournaise, l’un des volcans les plus actifs de la planète, relier Cilaos à Mafate via le Taïbit et Marla offrira un joli point de vue (selon l’heure de passage bien sûr) sur le Piton des Neiges, toit de la Réunion à 3070 m – certains disent même de l’océan Indien, mais des volcans à Sumatra, Java ou encore Bali montent un peu plus vers le ciel encore.

 
2019 : moins de 24h pour le vainqueur,
presque trois jours pour la dernière…

 

Le Grand Raid est né en 1989. De la Marche des Cimes à son origine au Grand Raid (son nom définitif apparu en 1994), en passant par la Grande Traversée ou encore la Course de la Pleine Lune. Lors de la dernière édition en 2019 – rappel, épreuve annulée en 2020 à cause du Covid –, le lauréat (le Savoyard Grégoire Curmer) a couvert les 165 km (9575 m de dénivelé positif) en 23h33’45. Il aura été le seul à passer moins d’un jour sur cette Diagonale des Fous, parcourant la distance à la vitesse de 7,213 km/h.

Ses suivants immédiats, Nicolas Rivière et Ludovic Pommeret terminèrent ex aequo en 24h26, tandis que la 1ère féminine, une Américaine du nom de Sabrina Stanley, 35e au scratch, aura couru en 30h49’39 (5,52 km/h de moyenne).

À noter que la 1953e et dernière – mais peut-on parler de dernier quand on vient de courir 165 km – passera quelque 43 heures de plus sur les sentiers et radiers : Nathalie Cutrone a passé la ligne après 66h02’31 d’efforts surhumains…

Un parcours de 160 km, mais qui offre surtout un dénivelé positif de près de 10.000 m !!!

Enfin, avant de laisser Alex et Romain s’élancer vers leur rêve (ou leur cauchemar), signalons la participation d’un certain Laurent Jalabert, ex-cycliste professionnel reconverti sur le marathon notamment et qui disputera là son troisième Grand Raid (après 2008 et 2016). Mais rien en dit que nos Fréjusiens auront le temps de lui demander un autographe…

 

(*) Le dénivelé positif est l’addition de tous les dénivelés (différence de niveau entre deux points géographiques) franchis sur un parcours en s’élevant…
9400 m de dénivelé positif signifient que les concurrents du Grand Raid 2021 effectueront 9400 m supplémentaires en montée qu’ils ne courront en descente.

Lire ICI, par Mickaël Mussard, journaliste local, l’histoire éthymologique de la Diagonale des Fous et plus encore…