À quelque 36 heures désormais du championnat de l’Union européenne qui opposera vendredi soir à Sainte-Croix le Fréjusien Gustave Tamba à l’Italien Dragan Lepei, Yannick Paget, l’entraîneur du triple champion de France évoque ce combat, les forces en présence et les chances de son poulain.
Yannick, quelles sont les caractéristiques des deux boxeurs, Gus’ côté fréjusien bien sûr, mais aussi son challenger sur ce combat, Dragan Lepei ?
« On a un puncheur d’un côté, Gus’, alors que Lepei est davantage frappeur, avec des coups portés qui peuvent être très lourds. C’est donc sur cet aspect que nous avons beaucoup travaillé ces derniers temps pour pouvoir contrer cette force de l’adversaire. Nous avons regardé beaucoup de vidéos pour voir tous ses points forts mais aussi ses points faibles.
Une tactique particulière alors ?
On ne va pas tout dire, mais il est certain qu’on a travaillé sur l’aspect évoqué précédemment. Avec une garde un peu différente… voilà. L’important, c’est que Gus’ reste vigilant en permanence.
Gus’ n’a plus combattu depuis un an tout juste (à l’occasion de sa dernière défense du titre national face à Steven Crambert le 27 mars 2021). Dragan Lepei, lui, a eu deux combats entre temps, en mai puis en octobre (pour une défaite et une victoire). Cela pourrait-il constituer un désavantage pour votre poulain ?
L’entraînement n’est pas un combat officiel, c’est évident. Pour autant, je ne pense pas que cela ait un grand rôle dans ce qui se passera sur le ring vendredi. Une fois dans l’aire de combat, tout cela sera oublié et ce sera le moment décisif, on oubliera ce qui s’est passé avant.
Y compris tous les atermoiements (*) autour de ce combat, championnat de l’Union européenne ?
Ç’a pu être dur parfois en effet. Mais à partir du moment où le combat contre Lepei a été conforté, Gus’ a changé du tout au tout. Comme d’habitude, il s’est mis dans sa bulle et sa préparation. Et a travaillé d’arrache-pied dans cette optique.
On savait les forces de Lele Sadjo, mais on connaissait moins l’Espagnol annoncé, Damian Biacho Bolequia. C’était le même genre d’adversaire ?
Pas du tout. Bolequia est un boxeur très technique, beaucoup moins frappeur, plus réfléchi. On avait commencé à travailler pour boxer contre lui, mais il a fallu totalement changer notre fusil d’épaule pour préparer Lepei. En ce sens, c’est sans doute un moindre mal pour Gus’, car ce devrait être, non pas plus facile, mais plus aisé de boxer contre l’Italiuen.
Le combat est prévu en 12 rounds de trois minutes. Et c’est la première fois que Gus’ boxe sur ce format. Cela change-t-il beaucoup de choses ?
Non, pas fondamentalement. C’est vrai que tous ses combats précédents, et notamment les championnats de France, se disputaient en 10 rounds. Après, passer de 10 à 12, ce n’est pas “grand-chose“. Une fois dans le rythme du combat, c’est parti.
Passer directement de 6 à 10, là, on a une vraie différence, mais pas dans le cas de ce combat précis.
Ce combat pour la ceinture de l’Union européenne représente un gros défi, n’est-ce pas, pour Gus’ ?
Sûr ; S’il gagne, il devrait grimper peut-être dans les quatre premiers au classement EBU. Et dès lors, briguer un rôle de challenger pour un “vrai“ championnat d’Europe (**) de cette fédération. Ce serait une belle suite de carrière. »
(*) La première fois que ce championnat pour une ceinture (de l’Union) européenne a été évoqué, Gus’ Tamba était alors le challenge de son pote, Kevin Lele Sadjo. Un combat prévu le 9 décembre à La Palestre mais qui, pour diverses raisons d’organisation, avait finalement été annulé. Au grand désarroi et à la grande frustration d’un Gus’ totalement désabusé, ainsi que nous l’avions retrouvé lors la pesée officielle du gala du 10 décembre denrier.
Fin janvier, le boxeur fréjusien apprenait se voir désigner l’Espagnol Damian Bachio Bolequia. Avant que celui-ci ne renonce à son tour courant février.
Enfin, longtemps le doute aura plané également sur la réelle tenue (date et lieu) sur le présent combat contre Lepei. D’autant que la dead line pour que celui-ci ait lieu approchait dangereusement…
Bref, ce championnat de l’Union européenne aura été enfanté dans la douleur…
(**) Ainsi qu’il le dit lui-même, « le championnat de l’Union européenne est, si l’on prend l’exemple du football, l’équivalent d’une Europa League. Et la Champion’s League, ce serait LE championnat d’Europe », l’objectif du boxeur fréjusien.