
Plus que la défaite de son ami Tony Yoka – le visage tuméfié du champion français ci-dessous montre combien il a souffert samedi dernier à Bercy devant son adversaire congolais (© Facebook Martin Bakole) -, Mekki Sahli a été désagréablement surpris par la réaction et les sifflets du public en fin de combat
Ce week-end, le boxeur fréjusien Mekki Sahli n’a pas assisté au premier Triathlon de Fréjus. Et pour cause, Mekki est “monté à la capitale“ soutenir son ami Tony Yoka, dans le combat que le champion du monde (2015) et olympique (2016) amateurs livrait ce samedi à l’Accor Hotel Arena face au “monstrueux“ Congolais, Martin Bakole.
Un combat qui, avant même son entame, sentait déjà le souffre, un petit contentieux existant entre les deux hommes. L’affrontement Yoka vs Bakole était initialement programmé le 15 janvier dernier. C’est d’ailleurs pour cette raison que Mekki Sahli avait passé quelques semaines en qualité de sparring-partner dans la base californienne du lourd français du côté de San Francisco en décembre. Un duel reporté du fait du retour des jauges “public“ liées à la pandémie.
Entretemps est arrivée au champion français une proposition de combat face à Filip Hrgovic pour devenir le challenger officiel pour le titre IBF. Si Yoka avait accepté, Bakole a fait capoter ce combat, arguant que le contrat conclu entre lui-même et le Français n’était pas caduque et qu’il devait être respecté. C’est dire l’ambiance qui planait samedi à Bercy.
Mekki Sahli déçu par les sifflets du public
C’est donc un Tony Yoka particulièrement tendu qui est monté sur le ring, plus encore après qu’un gros crochet du droit du Congolais l’ait envoyé au tapis dès le premier round. Jamais réellement dans le coup, Yoka ne parvint pas à reprendre le dessus, d’autant que, signe du destin montrant que ce samedi 14 mai n’était pas son jour, il se tordra la cheville à la 5e reprise.
Au final, Bakole sera donné large vainqueur aux points par deux arbitres sur trois, le dernier annonçant égalité. Premier revers pour le Français en 12 combats pros.
Tout au long de ce combat, Mekki Sahli aura souffert de voir son pote en difficulté au point de subir. Joint dimanche soir à son retour de Paris, le Fréjusien avouait, « il n’y a pas grand-chose à dire, d’autant que je ne l’ai pas vu après le combat. Dans ces cas-là, Tony n’est pas très loquace et il va avoir tendance à se recroqueviller. Là, je pense qu’il y avait une forme de vexation également ».
Pour le poids lourd de l’AMSLF, Tony a certes « pris un coup dès le début de combat, mais il n’y a pas que ça ». Et, revenant sans le dire sur la tension d’avant combat, Mekki Sahli poursuit, « peut-être y a-t-il un truc personnel, je ne sais pas ».
Au final, le Fréjusien s’est déclaré « déçu, bien sûr » pour celui qui l’a appelé plusieurs fois à son chevet, mais « déçu surtout du public, de sa réaction, des sifflets qui ont accompagné les dernières minutes de combat. Le public français est ingrat, c’est vraiment dommage ».

Après son succès indiscutable contre le Tiourangeau Charly Masiya Mbuyi le 1er avril, Mekki attend de trouver un adversaire, presqu’à coup sûr pour le Gladiator Arena Boxing le 13 juillet, peut-être avant aussi pour un combat supplémentaire
Après Tony Yoka, Hughie Fury appelle Mekki
Cette frustration évacuée, l’occasion est belle de prendre des nouvelles de l’un des trois boxeurs professionnels de la section amséliste. Tous, nous avons laissé Mekki au soir de sa victoire, le 1er avril dernier, contre le Tourangeau Charly Masiya Mbuyi, tombé dans la 6e reprise du combat, finalement victime, on l’apprendra plus tard, d’un hématome sous-dural. Justement, le Fréjusien a eu des nouvelles « via son coach, qui m’a dit qu’il avait repris doucement l’entraînement ». Pour autant, la carrière du Tourangeau reste en suspens, puisqu’il lui est plutôt « conseillé d’y mettre un terme ».
Mekki, lui, a été sollicité par Hughie Lewis Fury, le boxeur britannique de Manchester, 5e mondial et cousin d’un certain Tyson Fury, qui vient récemment de mettre un terme à sa carrière après un ultime succès fin avril pour le titre WBC contre son compatriote Dillian Whyte. “L’autre“ Fury et son entraîneur de père ont ainsi fait appel au Fréjusien pour être à nouveau sparring-partner, en préparation d’un combat qui pourrait offrir au Britannique un rôle de challenger pour un titre mondial. « On se retrouve en effet depuis un mois dans une salle privée à Cannes. On devait continuer ainsi jusque fin mai, puisque la date initiale du combat était début juin. Mais il a finalement été repoussé début juillet et je vais de fait aller jusque fin juin avec Hughie », explique Mekki.

Si le projet de Mekki Sahli et son entraîneur Yannick Paget va au bout comme ils l’espèrent tous deux, le poids lourd fréjusien pourrait se voir offrir une chance d’un combat pour un titre national d’ici la fin 2022
25 juin ? 13 juillet ? les deux ?
Un entraînement grandeur nature en quelque sorte pour le poulain de Yannick Paget, actuellement à la recherche d’adversaires qui accepteraient d’affronter le Fréjusien. C’eut pu être le Nordiste David Spilmont, mais celui-ci a finalement renoncé. « Il y aura à coup sûr un combat pour moi le 13 juillet lors du gala organisé au cœur des Arènes. Il pourrait y en avoir un supplémentaire auparavant, lors d’un gala programmé à La Palestre. La date de celui-ci n’est toutefois pas arrêtée, il pourrait avoir lieu le 25 juin ou le 3 juillet. Il faudra donc réfléchir selon la da te d’une parte, selon l’adversaire ensuite. Car je ne pourrai enchaîner deux combats trop durs en aussi peu de temps. »
En ce sens donc, certes, Mekki Sahli est sur le ring trois jours semaine face au 5e mondial WBA. « Ce n’est pas évident de s’entraîner. Selon les points à travailler, je fais quelques rounds, puis on passe à un autre sparring. Je ne travaille pas sur la longueur. D’autre part, les horaires de ces entraînements (en fin de matinée) ne sont pas adaptés pour que je puisse enchaîner avec un autre entraînement le soir à Fréjus et faire une “vraie“ préparation, physique notamment. »
Pour l’heure donc, Mekki demeure dans l’expectative. Un 5e combat pro l’attend vraisemblablement, avant ou le 13 juillet, qui, s’il était victorieux, lui ouvrirait probablement les portes d’un championnat de France d’ici la fin 2022. C’est en tout cas ce qui semble se dessiner pour le boxeur fréjusien. Affaire à suivre…