Jean-Michel et Michel, ils n’existeraient pas, il faudrait les inventer !

 

« Il est six heures, Fréjus s’éveille… » : le premier échange téléphonique pour fixer un rendez-vous parlait de se croiser à la tente de l’Espace bénévoles vendredi matin… à 6h ! Oups !… Ça pique un peu non ?
Et puis, l’une des deux stars de l’ombre – pour une fois en pleine lumière à la faveur de cet article – évoqua un départ aux aurores (et même avant, largement avant 6h30 en tout cas) pour rejoindre le poste qui leur était affecté ce jour-là.

Du coup, le rendez-vous est reporté au retour d’une dure journée de labeur, en fin d’après-midi, juste avant de migrer vers le cœur historique de la cité romaine et les Roc Ruelles. Bon, ce n’est pas plus mal… En tout cas en ce qui concerne votre serviteur.

Six ans de Roc commun !

Alors, l’un s’appelle Michel (Rodriguez), l’autre a vu ses parents lui rajouter un second prénom, Jean en l’occurrence pour donner Jean-Michel (Roger). Premier point commun – fut-il, il est vrai, un peu tiré par les cheveux – entre les deux compères, devenus bénévoles inséparables sur le Roc depuis s’être croisés il y a six ans maintenant.

Les deux ont couru le Roc par le passé. Plus exactement l’une des épreuves du Roc : en rando pour Michel (8 participations), avec l’envie de faire un résultat pour Jean-Michel (6 engagements sur le Roc). Puis ils se sont donc retrouvés en tant que bénévoles, « toujours sur le Roc mais de l’autre côté cette fois, une autre façon de vivre l’évènement », clament-ils en chœur.

Aujourd’hui, ils ne pourraient plus s’en passer. L’un (Jean-Michel) descend avec son épouse de Marne-la-Vallée et chez Mickey en van (aménagé) pour s’installer (à ses frais pendant 10 jours) au Camping de Saint-Aygulf – « mais ma femme dort dans le van et moi, j’ai la petite tente à côté, elle n’apprécierait pas que je la réveille tous les matins » (rires). Le second vient de moins loin (Vienne, sous-préfecture de l’Isère au sud de Lyon) et profite pour sa part d’un appartement à Saint-Raphaël.

« On va où personne ne veut aller »

Et tous deux arrivent bien avant le Roc, « on vient aider pour trier les dotations taille par taille, préparer les paquetages, etc. ». Bref des aides tellement précieuses et tellement dociles – « on va là où personne ne veut aller. Évelyne (Lopez, qui gère le dispatching des bénévoles sur les postes de jalonneurs et de ravitaillements, Ndlr) sait que, dans ces cas-là, elle peut compter sur nous ».

Comme vendredi ou encore samedi, où, après un quart d’heure de voiture, ils délaissent cette dernière pour un périple de 25-30’ à pied, « avec un dénivelé particulièrement “coton“ ! », ajoutent-ils. « Mais on est tellement bien, on ne croise que des sangliers, on se fait le lever du soleil tous les matins, on est seuls au monde… »

Enfin, pas tout à fait puisque les deux inséparables font équipe, sous la conduite du chef de secteur, David Postigo, et deux autres jalonneurs, Pascal Tréheux et Jean-Yves Tristan. Inévitablement, le raccourci est vite fait pour affubler leur petite équipe de Club des Cinq !

Tellement rigoureux, tellement précieux, et même tellement autonomes qu’on les laisse gérer à leur manière, en leur faisant totalement confiance. « J’amène mes propres outils pour en dépanner quelques-uns parfois », explique Jean-Michel, « l’autre jour, on a dépanné un coureur qui n’avait plus rien pour se désaltérer avec notre propre eau », enchaîne Michel…

Premiers sur la piste

Et s’il le faut, notamment en cas d’accident d’un concurrent, ils interviennent de suite, pour ralentir les suivants, voire même n’hésitent pas à « interrompre la course pour faciliter le travail de secours des pompiers ».

Alors, des souvenirs, ils en plein bien sûr… Tellement qu’ils ne savent même plus lequel choisir. Une chose est sûre en tout cas : « déjà, on est que vendredi, mais on en a parlé aujourd’hui (sous-entendu, de la fin du Roc dimanche soir, entretien réalisé vendredi soir, Ndlr). Il y a déjà un voile de tristesse qui se fait jour. Alors, qu’est-ce que ce sera dimanche ?… »

Bénévoles sur le marathon de Paris, Paris-Nice ou encore le Triathlon de Fréjus !…

L’un (Jean-Michel) quittera le sud ce mardi, remontant tranquille vers chez Mickey, non sans « s’arrêter à Vienne pour dormir chez Michel » qui, lui, a quitté Fréjus dès ce lundi matin.

Et puis, l’un comme l’autre vaqueront à leurs occupations de retraité(s) débordé(s), qu’il soit ancien gendarme de carrière encore réserviste aujourd’hui (Michel) ou ex-responsable logistique (Jean-Michel) au siège du groupe Allianz – « je gérais la logistique de trois tours à Paris – La Défense ». Et tous deux n’hésiteront pas à faire d’autres vacations et donner de leur temps sur le Marathon de Paris, les 10 Kilomètres (pour le Francilien, Flore Hutchings, responsable des bénévoles au sein d’ASO sur les évènements grand public, s’étonna d’ailleurs, mais avec grand bonheur, de le « retrouver ici, dans le Var »), sur Paris-Nice, la course au Soleil ou encore le Tri’ de Fréjus (pour le Rhodanien)…

Mais surtout les amis, A L’AN QUE VEN !