Il pleut il mouille, c’est la fête à la grenouille et surtout un Roc pluvieux qui marquera cette édition 2022 !
Cela faisait quelques années que le Roc d’Azur (la course Élite s’entend) n’avait trouvé un ciel aussi plombé. Pas un coin de ciel bleu, azur ou pas, mais des nuages, du gris, de quoi assombrir le moral. Enfin, de certains, pas de tous.

Comme il en faut pour tous les goûts, il y aura effectivement ceux qui adorent ces conditions pour le moins humides, et ceux qui les abhorrent. Mais une fois le déplacement dans le sud fait, une fois sur place, une fois l’inscription payée, autant y aller.
Même si ce sera plus Roc n’roll que Roc in chair

Pour autant donc, ils étaient tous là au départ ce dimanche matin, à commencer par la championne des championnes, la sociétaire de l’AMSL Fréjus VTT Pauline Ferrand-Prévot, tout juste auréolée de son titre mondial sur le Gravel (lire notre article ICI). Mais surtout tout juste rentrée de l’autre bout de l’Italie et de Vénétie, où elle aura donc conquis moins de 24 heures auparavant cette 4e tunique arc-en-ciel de la saison ! Une performance impossible à réaliser, on est clair, on le sait… Sauf… Sauf si on s’appelle “PFP“ et qu’on vient d’accrocher au cou son 15e or mondial !

Pauline Ferrand-Prévot : 15 titres mondiaux, 2 Roc d’Azur !

Pauline était donc ce dimanche au départ d’une épreuve qui lui tient d’autant plus à cœur aujourd’hui qu’elle se sent de plus en plus fréjusienne, elle qui est dorénavant installée dans l’est-Var et s’entraîne sur les pentes des massifs avoisinants. Et, pour ne pas changer une championne qui gagne, elle a pour la seconde fois (après 2017) inscrit son nom au palmarès du Roc !

Dès le début de l’épreuve aux avant-postes, ici sur le ponton enjambant le Reyran à la sortie de la Base nature, Pauline Ferrand-Prévot jaugera ses adversaires (les Italiennes Martina Berta, devant elle, et Giada Specia, à sa droite avec le maillot de championne d’Italie U23) avant de les devancer et les laisser se partager les deux plus basses marches du podium

Elle rejoint ainsi au palmarès avec deux succès Margot Moschetti (2019, 2014), la Polonaise Maja Wloszczowksa (dont le patronyme est l’un des mieux rémunérés au scrabble, 2011 et 2010), l’Autrichienne Elisabeth Osl (2013, 2008), la Norvégienne GunnRita Dahle (1997, 1996), une autre Tricolore en la personne de Sophie Eglin (1995, 1994), la Suissesse Sylvia Furst (1993, 1990) et enfin la Slovaque Eva Orvosova (1992, 1991).
Laurence Leboucher (quatre succès : 2002, 2001, 1999, 1998) devance toujours à ce classement une Canadienne, Alyson Sydor, lauréate à trois reprises (2006, 2004, 2003).

Un peu plus tard, c’est un 4e succès sur le Roc que viendra empocher Jordan Sarrou après ses précédentes victoires de 2014, 2016 et 2019. Le Stéphanois champion du monde XCO en 2020 devance de 2′ le vainqueur du Ford Roc Marathon de vendredi, Hugo Drechou autre Tricolore, et de soixante secondes supplémentaires l’Allemand Andreas Seewald.

Ce tableau d’honneur dressé, force est avant tout de reconnaître sur cette 25e édition en terre fréjusienne (2020 ayant été annulée), qu’il fallait être (mentalement) solide comme un Roc pour partir à l’assaut d’un parcours renouvelé et durci par rapport aux éditions précédentes, pour survivre à ce Roc d’usure… Pour autant, gageons que sitôt la course terminée, sitôt lâché le traditionnel « put… plus jamais ça ! », tous seront riches (comme Rockefeller) de souvenirs, et tous auront rapidement le blues du Roc ! Aussi hard soit-il, et quand bien même ils pourraient se réveiller lundi matin avec la voix un peu…rauque !

Au micro d’Éric Davaine, Pauline Ferrand-Prévot avouera être partie à son rythme pour voir comment tournaient les jambes, avant de tester ses adversaires sur la première bosse puis, finalement, de gérer sa course à sa guise (merci à Fabien Roux pour ces images)