Pas de titre régional amateur Élite pour nos deux boxeurs amsélistes ce dernier samedi salle Vallier à Marseille ! Une soirée heureusement marquée ensuite par le retour victorieux sur le ring du poids super-moyen professionnel, Clément Lubrano-Lavadera !
« Il s’en est vraiment fallu d’un rien », retient Yannick Paget au sortir de ces finales régionales disputées samedi soir dans la salle phocéenne à l’occasion d’un gala organisé par le Noble Art Boxing 15.
En 67 kg, Amine Ouartani s’incline aux points devant le Niçois Mahmoud Mabrouk, mais « vraiment de justesse, c’était très serré je te promets, poursuit l’entraîneur fréjusien. L’un des trois juges le donne gagnant. Malheureusement, les deux autres juges en décident autrement et donnent la victoire et le titre à Mabouk », sociétaire du BC Niçois.
Un revers et un coup d’arrêt dommageable pour celui qui, à 20 ans tout juste (il les a eus le 1er septembre dernier), incarne un avenir prometteur dans les rangs de la boxe amateur fréjusienne. D’autant qu’une victoire samedi le qualifiait pour la suite des opérations et la phase finale nationale avec les 16es de finale du championnat de France amateur au programme début décembre.

Dominés de peu dans leurs combats respectifs, Alexandre Marras et Amine Ouartani, accroupis, et toute la troupe amséliste ont pu savourer la victoire de Clément Lubrano au milieu de la nuit

Ouartani et Marras pas vernis sur le coup !

Cette phase finale, l’autre Amséliste en piste samedi à Marseille en 75 kg, à savoir Alexandre Marras, ne pouvait pas y prétendre même en cas de succès, n’ayant pas franchi le seuil minimal de 15 combats requis – ce dont pouvait se targuer en revanche Amine Ouartani.
Et là encore, c’est un peu la faute à pas de chance qui a décidé du sort de cette finale qui l’opposait au boxeur du Ring Olympique Marseille, Mark Jamiu Fake. Alors qu’il « menait aux points, il se fait ouvrir tout le haut du front, explique Yannick Paget. L’arbitre arrête le combat, et Alexandre est parti à l’hôpital pour se faire poser des points (5 au total). Mais, là encore, c’est d’autant plus dommage qu’il était devant aux points, et c’était une belle perf’ face à un adversaire invaincu et vraiment dur ». Une blessure qui, en tout cas, avive d’autant plus les regrets pour le boxeur fréjusien qui fêtera ses 30 ans en avril prochain.

Tension palpable pour Clément Lubrano

Les amateurs passés, place était laissée aux combats professionnels, dont l’un mettait aux prises en super-moyens (72 kg) un 2e Fréjusien, Clément Lubrano-Lavadera, opposé à un Géorgien, Sandra Jajanidze. Un combat qui s’était conclu dans les dernières heures avant le gala, à tel point que Lubrano n’avait même pas eu le temps de l’évoquer sur ses réseaux avant la pesée vendredi soir. Mais « un rendez-vous important » pour le fan de mangas que ce 11e combat chez les pros, car un succès lui octroyait un « 10e résultat positif en carrière (8 victoires, un nul, une défaite avant samedi, Ndlr), indispensable pour espérer monter en Élites 1 et, dès lors, briguer un championnat de France à terme », précise le coach fréjusien.

Cette perspective peut-être, ajoutée qui plus est à une longue période sans combattre, aura pu contracter Lubrano. Rappelons en effet que ce dernier aurait dû monter sur le ring du Gladiator Arena Boxing le 13 juillet, avant que son adversaire (Mathieu Gomes), n’annonce son forfait à 48 heures du jour J, faute (paraît-il) de pouvoir présenter les documents médicaux nécessaires.

Un rêve sur le point de se réaliser !

Et puis, comme le raconte Clément Lubrano lui-même, « la soirée a été un peu particulière, puisqu’il était prévu que je combatte vers 22h. Mais la soirée a pris du retard et je ne suis monté sur le ring qu’à minuit ».
Malgré cette tension (« des jambes alourdies par l’attente et un échauffement prématuré du coup ») et cet enjeu – plus qu’un combat pour Clément –, le Fréjusien est sorti victorieux au terme des six reprises, donné vainqueur aux points (58-56 à chaque fois) par deux juges, le troisième le mettant à égalité (57 partout) avec son adversaire géorgien. « Il n’a pas fait un grand combat c’est sûr, attestait Paget après coup, il n’a pas montré ce petit truc en plus dont je l’en sais capable. Mais il a gagné et c’était le plus important. »

Un entraîneur qui a déjà avisé la Fédération française de cette victoire pour lui permettre de passer ce cap et débarquer chez les Élites 1. « Avec son CV et son palmarès, cela devrait le faire », rassure Yannick Paget, qui sait l’importance de grimper dans la hiérarchie et se positionner comme challenger à moyen terme (peut-être l’année prochaine) pour un championnat de France.
De quoi remplir de joie Clément Lubrano-Lavadera qui, tout comme son pote Gus’ “Marvelous“ Tamba, a lui aussi une activité professionnelle à côté de la boxe, puisqu’il est responsable de communication et gère le développement dans le “06“ de programmes immobiliers neufs au sein du groupe PROGEREAL.
À la faveur de cette victoire – la 9e en pro (2 avant la limite) en 11 combats (1 revers et 1 nul complètent ce palmarès) – « ce qui n’était qu’un rêve lorsque j’ai débuté la boxe est sur le point de devenir réalité », se réjouit ainsi un Lubrano ragaillardi et prêt à repartir : « le combat continue ».

 

Sandro Jajanidze, à droite lors de la pesée vendredi soir, aura été le 11e adversaire de Clément Lubrano en carrière, et sa 9e victime

Pour Clément Lubrano, qui a l’habitude de dire que la boxe est le plus collectif des sports individuels, référence à son coach Yannick Paget (à droite), sans oublier Garry Gilio, le combat continue. Car “celui qui n’a pas le courage de prendre des risques ne fera jamais rien de sa vie“, une phrase signée Muhammad Ali qui guide le boxeur fréjusien !