Les deux – Amine Ouartani et Alexandre Marras – plus leur coach, Yannick Paget, se sont envolés à destination du nord de la France ce vendredi pour être fin prêts, dès ce premier samedi de décembre, pour l’une des grandes étapes de leurs carrières respectives, les phases finales des championnats de France amateurs.

De beaux espoirs sur ces phases finales des championnats de France amateurs pour les deux boxeurs fréjusiens, le jeune ambitieux Amine Ouartani et l’ancien sentimental Alexandre Marras

En ce week-end, ce sont quelque 220 boxeurs qui se retrouvent du côté du Parc d’Ohlain dans le Pas-de-Calais pour le rendez-vous des 16es de finale ce samedi et des 8es dès dimanche pour ceux qui auront la chance de s’y qualifier. Vice-champion régional, Amine Ouartani (20 ans depuis septembre) s’engage dans sa catégorie des -67 kg et l’on retrouve l’aîné, Alexandre Marras (30 ans en avril prochain) deux catégories de poids au-dessus, chez les -75.

Une opportunité et une formidable expérience

Pour les deux, ces championnats de France représentent « une formidable expérience en même temps qu’une opportunité incroyable, confie Yannick Paget. Dans la suite logique de la carrière qu’est en train de construire Amine, une vraie et belle surprise pour Alex’ qui n’a que très peu de boxe derrière lui et se retrouve en phase finale des “France“ ».

Amine Ouartani s’est inscrit à l’AMSL Fréjus il y a quelque quatre ans, débarquant de son Essonne natale (aux Ulis) avec son père. « Sitôt mon sac posé, j’ai cherché sur internet vers quel club de boxe je pourrais me tourner. Et c’est comme ça que je suis arrivé à l’AMSLF », lâche le jeune boxeur fréjusien, que le coach emblématique de la section voit parfaitement embrasser une carrière professionnelle à court terme. « Il a le palmarès, il a la boxe, il pourrait l’être déjà… »

Amine Ouartani, en haut face à Henri Ansquer en combat de démonstration lors du Gladiator Arena Boxing l’été dernier, est certainement le plus prometteur des talents de la boxe fréjusienne chez les amateurs

Amine Ouartani : un avenir professionnel ?

« Un objectif, c’est évident », confirme Amine qui sait devoir affronter ce samedi un adversaire confirmé, récent champion d’Île-de-France, Wilfried Silva, sociétaire du CSL Aulnay-sous-Bois. « La région francilienne est à coup sûr l’une des meilleures de France, avec la Ligue du nord », explique Yannick Paget. Mais « notre région n’est pas mal non plus, il y a par exemple de sacrés candidats rien qu’à Marseille et ses alentours par exemple », lui répond Ouartani, ajoutant en se marrant, « quelque part, ça va être un classico Paris vs Marseille ».

En tout cas, celui qui vient de s’engager dans une formation pour les métiers de la sécurité est motivé comme jamais. « Dimanche dernier, je me suis pesé, j’étais à 71 kg. J’ai promis à Yannick que mercredi, je serai au poids (-67 kg, rappelons-le). Et mercredi soir, j’étais à 67,1 », savoure-t-il. « De toute façon, je n’ai pas tout ça pour rien, j’y vais clairement pour gagner », prévient Amine, à qui le coach reconnaît une « belle capacité technique ».

Et s’il passe l’obstacle Silva, c’est une vielle connaissance que retrouverait au stade des 8es de finale le boxeur fréjusien, en la personne du Niçois Amaury Cattani, directement qualifié pour ce stade de la compétition. « Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs », renchérit Amine qui avoue parfaitement connaître Cattani, « parce qu’on n’arrête pas de se croiser et de nous opposer » (Amine s’était ainsi incliné au terme d’un non-match selon ses propres dires lors du gala du 1er avril à Sainte-Croix, avant de prendre sa revanche quelques mois plus tard, Ndlr).

Plus âgé, ancien rugbyman, Alexandre Marras veut avant tout “kiffer“ à travers ces championnats de France un peu inespérés après seulement 18 mois de réelle pratique assidue…

Marras, le sentimental du rugby à la boxe

Les choses ne se présentent pas de la même façon pour l’autre Fréjusien engagé, Alexandre Marras, qui combat, lui, en 75 kg. De par son court passé de boxeur déjà – « j’ai d’abord et surtout joué au rugby pendant très longtemps » –, une discipline vers laquelle il s’est tourné « il y a plusieurs années, certes, mais avec le Covid et toutes les contraintes liées, c’est vrai que je n’ai pas beaucoup d’expérience », reconnaît Alexandre. En fait, « je m’y investis réellement à fond depuis août 2021 ».

Dès lors, avec aussi peu de pratique, « Alex’ ne peut faire montre d’une technique au top », continue Yannick Paget, avant de lui reconnaître « une formidable combattivité, il ne va rien lâcher ». Et, en si peu de temps, celui qui voulait avant tout prendre du plaisir à la boxe, « ayant déjà prouvé pas mal de choses dans ma vie sportive » (rapport au rugby), se retrouve finalement engagé dans une nouvelle et magnifique aventure. « Même avec toujours un esprit de compétiteur, je ne pensais m’imaginer arriver à disputer des championnats de France, d’autant que je suis tout de même plus vers la fin de ma vie sportive. »

… et se préparer une année 2023 qui marquera sa vie et celle de ses proches !

En attendant 2023…

Maintenant, Alexandre Marras, dans le civil préparateur de commandes spécialisé et magasinier au sein de l’entreprise roquebrunoise Legrand Énergies Solutions (vente et maintenance d’onduleurs) ne montera pas sur le ring – face au Limousin de Saint-Junien, Luigi Aznag – en victime expiatoire. « Je veux aller au bout de mon combat, prendre du plaisir et gagner. Je ne connais pas mon adversaire, mais une chose est sûre, je vais lui “rentrer dans le lard“ pour le battre. C’est ainsi que moi, je le respecte. »

Depuis quelques mois, celui qui a ouvert un nouveau choix de vie en se dédiant « corps et âmes à la boxe, avec mes coaches, Yannick et Garry, que je remercie ici, au même titre que mes partenaires d’entraînement, de Gus’ à Mekki, Clément, Allan, Ilyas… », ne nourrit pas de plans sur la comète. « On y a va piano, piano », avoue-t-il. Il n’est pas dénué d’ambition mais reste « tranquille », sans aucun doute la force de l’âge.

« Commencer la boxe a été le début d’un nouveau livre. Ces championnats en sont le début d’un autre chapitre », poursuit un mec qui ne cache pas sa « sensibilité », s’avouant « très sentimental » comme en témoignent les références à la famille inscrites sur la semelle de ses chaussures. « Il y a ma mère, ma future épouse, mon frère aussi », précise celui qui entend dès à présent commencer une année 2023 qui fera date. « Oui, c’est vrai, je vais déjà devenir tonton en février, avoir 30 ans en avril et me marier en juin. » Et la meilleure façon de bien entamer cette belle année est de bien finir la présente, notamment sur le ring !

Les Sables-d’Olonne et Asnières pour un titre national

À noter que, si par bonheur, l’un ou l’autre des deux Fréjusiens – et l’on espère bien les deux, cela va sans dire – venait à se qualifier pour la suite de la compétition, celle-ci se poursuivrait le week-end prochain du côté de la Vendée et des Sables-d’Olonne (quarts et demi-finales), avant les grandes finales à Asnières une semaine avant Noël… Avec un titre au pied du sapin ?