Le coach lui-même, Gilles Sanchez, semblait pour le moins circonspect sur les chances de son équipe à aller troubler la sérénité de la réserve dracénoise, nantie de 7 victoires en autant de matches et bien évidemment en tête de sa poule de Prénationale. « Sincèrement, il faudrait un miracle, avançait-il avant les trois coups de cette rencontre (à 16h ce dimanche, soit à la même heure où, quelque 5900 km au sud-est était donné le coup d’envoi d’un certain 8e de finale de Coupe du monde… de football). « On est capables d’aller en coller 12 à Hyères (35-23 le 19 novembre en match en retard de la J5) et, quand on regarde encore notre prestation à La Ciotat la semaine dernière (sanctionnée d’une défaite, 27-29, la 3e déjà depuis le début de saison, Ndlr), où on joue sans vitesse, sans pression… », la confrontation face au leader ne s’annonçait pas, il est vrai, sous les meilleurs auspices.

On peut être voisins, voire potes, mais sur le terrain, c’est une équipe contre une autre : pas question de se faire de cadeau !

Le match le plus important de la saison devient… Aubagne !

Et son discours ne variera pas d’un ïota après le coup de sifflet finale et la formidable performance de ses ouailles, vainqueurs (presque) sans trembler de cet adversaire annoncé comme un “ogre“. Réunissant ses joueurs au milieu du terrain, Gilles Sanchez leur parlera franchement : « les gars, quand on voit ce que vous faites aujourd’hui, vous comprendrez ma frustration sur les autres matches depuis le début de saison, et notamment les défaites (celle concédée à La Valette, 22-29, lui reste toujours en travers de la gorge notamment). Aujourd’hui était le match le plus important de la saison. On l’a gagné, on prend même le goal-average, c’est bien, c’est très bien. Maintenant, le match le plus important de la saison, c’est celui de la semaine prochaine à Aubagne. Ils sont peut-être derniers, mais c’est notre match le plus important dorénavant. »

 

Force est de constater que les Fréjusiens, Denis Kiel en tête, n’ont rien laissé à leurs adversaires. Ils auront joué « 60 minutes – il n’y a pas de secret » sans jamais lâcher la pression, se montrant sérieux et intransigeants en défense et incisifs de l’autre côté du terrain. Toujours devant au tableau d’affichage (15-13 à la pause), conservant cet écart de 2-3 buts, poussant parfois l’avantage jusqu’à 4-5 buts (20-16, 40; 24-20, 50; 27-23, 55; 31-25 au coup de sifflet final) sans jamais s’affoler quand “Dragui“, Chiron (éteint après le repos) et les “descendus“ de N1 (l’Ukranien Sergueï Besarab, Antonin Bertrand, Florent Lille ou encore le gardien Clément Millon).

Toujours précieux le “joyeux“ portier fréjusien, Lionel Ret

Sans jamais baisser les yeux !

Même après le repos, quand les débats se durcirent un peu, que les contacts se firent plus intenses, les chambrages commencèrent à se multiplier – on était tout de même dans un derby, et chacun des protagonistes avait à cœur de faire plier son adversaire –, Fréjus regardera son homologue les yeux dans les yeux, sans jamais les baisser, pas plus que son niveau, toujours régulier.

Avec cette (plus que probante) victoire, Fréjus en profite pour dépasser La Valette-Coudon (exempte ce week-end) au goal-average (+ 41 contre +18) et se rapprocher de La Ciotat, lourdement défaite (22-36) à Hyères. Et sans « le boulet que l’on traîne » – dixit Gilles Sanchez, faisant ici allusion aux deux points de pénalité infligés à l’entame de la saison –, l’équipe est-varoise serait tout bonnement 2e, à quatre longueurs de cette “réserve“ dracénoise, avec un meilleur goal-average particulier qui plus est (-2 à l’aller, + 6 au retour).

 

Bref, on aura certes manqué France – Pologne, les records de Giroud et Lloris, les deux buts de Mbappé, mais les handballeurs fréjusiens ont su mettre tout en œuvre pour que l’on n’ait pas de regrets… De là à ce que Gilles Sanchez exprime le désir de toujours jouer au Palais des sports intercommunal…

La température est indéniablement montée au cours de la seconde période, avec un match disputé et parfois tendu. Bref, un derby quoi !

Quand Florian Penalva s’envole…