Voici un peu plus de deux mois, à la mi-janvier, quelques jours avant son 22e anniversaire, Antoine Vidal, le vététiste de l’AMSLF sacré champion de France Élite de DHI (descente), en septembre 2022 du côté des Orres – station partenaire du Team professionnel (Commençal – Les Orres) dont il défend les couleurs – postait des images choc’ sur sa page Facebook, celles de son épaule particulièrement meurtrie après une chute à l’entraînement.
Verdict : double fracture de la clavicule et pose d’une plaque et dix vis, à conserver « un an ou deux », explique le vététiste, résident de Callian, à quelques kilomètres de Montauroux, des Ravanel et de son coéquipier, le plus Français des juniors britanniques engagés sur cette discipline, Jack Piercy.

 

Clavicule et scaphoïde

Depuis, rééducation au Cers de Saint-Raphaël, entretien physique à travers de longuers marches, notamment avec Cécile Ravanel, comme ce jour de février où il “accompagnait“ l’école de VTT sur les sentiers du Bombardier. Ce même jour, Antoine, jamais angoissé, toujours rigolard, confiait que cette fracture de la clavicule se doublait d’une fracture du scaphoïde. « Mon épaule immobilisée et tenue par une écharpe, n’éprouvant aucune douleur, on s’est aperçus bien après que j’avais effectivement une autre fracture au poignet. »

Mais tout cela semble bien loin aujourd’hui, un mauvais souvenir et une blessure qui émaillent souvent la carrière d’un sportif de haut niveau, plus encore lorsque l’on pratique le VTT à l’échelon international, en Enduro ou en Descente. Et comme tous ses coéquipiers autant que ses adversaires, le natif de Draguignan, qui avait suivi ses parents du côté de Nîmes avant de revenir dans le Var, n’est pas du genre à avoir froid aux yeux et n’hésite pas à foncer droit devant !

2019 : l’éclosion en EWS ET en DH

Vainqueur des EWS U21 à l’issue de la campagne 2019 – alors que son coach, Cédric Ravanel, s’imposait de son côté chez les Masters –, surclassé en Élite, toujours en EWS, l’année suivante, le coureur amséliste s’était dès la fin de cette saison-là essayé à la descente. Chez les Élite lui qui avait remporté une belle médaille d’argent aux Mondiaux juniors dans la Mecque canadienne du VTT, Mont-Saint-Anne (2019 encore).

Et ce virage vers la descente, Antoine Vidal le prendra donc avec bonheur pour aller chercher un titre de vice-champion national Élite derrière Benoît Coulanges (2021), avant l’année suivante (septembre 2022), aux Orres, de grimper d’une marche supplémentaire pour devenir champion de France devant Loïc Bruni, accessoirement quintuple champion du monde, la dernière deux semaines plus tôt au sortir d’une course de folie aux Gets (Vidal 14e et 5e coureur tricolore), et reléguant sur la marche la plus basse du podium un certain Amaury Pierron, vice-champion du monde et qui remportait huit jours auparavant à Val di Sole le général de la Coupe du monde de descente ! Excusez du peu !!!

2022 Les Orres : l’apothéose !

Pourtant pas une surprise pour son coach, qui déclarait alors, « sur une course d’un jour comme les “France“ ou les “Monde“, Antoine est capable de tout. Surtout de se surpasser et aller chercher le Graal ! »

Dès les jours suivant son sacre national, le vététiste fréjusien déclarait vouloir « tout miser sur la DH ». Une discipline plus fun, alliant « vitesse, sauts, adrénaline », et offrant surtout plus de visibilité médiatique – même si le nouvel accord UCI-ESO Sports (lire notre article ICI) semble vouloir remédier à ceci. De toute façon, « c’était convenu ainsi, précise Cédric Ravanel. Il devait passer par ces étapes et il prouve aujourd’hui qu’il a complètement sa place au sein de l’élite mondiale. »

 Tout pour la descente

Nonobstant le fait qu’Antoine, à son âge, a indéniablement une grande marge de progression. « Je n’ai que 21 ans, donc je suis encore jeune, avec les qualités et défauts que cela suppose. Par exemple, je sais qu’il me faut gagner en régularité, en constance, en organisation aussi. » Bref, travailler sur tous ces aspects pour « gagner en professionnalisme » dans son comportement au quotidien.

Pour l’heure, il faut encore attendre début juin pour voir la saison de DHI s’élancer – 9-11 juin à Lentzerheide (Suisse) avant d’enchaîner la semaine suivante à Leogang (Autriche). Dans l’intervalle, Antoine Vidal a donc décidé de s’aligner sur ces premières étapes des EDR – nouvel acronyme (pour EnDuRo) et nouvelle appellation pour remplacer les “anciennes“ EWS (Enduro Wolrd Series) –, sans pression aucune puisqu’il sait d’ores et déjà qu’il ne prendra pas part à toutes les étapes de la saison. Et, on le sait, c’est souvent quand on ne l’attend pas qu’Antoine nous sort un coup de son chapeau !!!