ALAN FEDIT était THE tête d’affiche incontestable du FRÉJUS WINGFOIL FESTIVAL #1. La tête bicéphale à l’initiative de ce premier évènement dédié à cette nouvelle pratique nautique – un duo constitué de Mathieu Rigaud et Sébastien Grenier, autrement dit l’AMSL Fréjus Club nautique et la Base nautique Marc-Modena, particulièrement complémentaire au demeurant – avait effectivement misé sur ce rider au patronyme encore méconnu hors spécialistes.

Ce choix était notamment dû à la double qualité que présente Alan d’être un enfant du pays – qui a notamment traîné ses guêtres et usé ses combinaisons’ sur tous les supports possibles et imaginables proposé par le Club nautique – mais également à l’heure actuelle l’un des tout meilleurs spécialistes mondiaux d’une discipline encore toute jeune.

Car le wingfoil a tout juste quatre ou cinq ans d’existence, dérivé du windsurf et du kitesurf, mais plus abordable et plus accessible, notamment de par un matériel beaucoup moins imposant et moins lourd.

Ingénieur en dimensionnement de structures
en matériaux composite… Ah ouais ?

Et Alan, on ne peut pas le manquer ! Au premier regard, on pourrait sans difficulté aucune l’imaginer sortir tout droit du casting du long métrage de 1991, “POINT BREAK – extrême limite“. Mais attention, à la différence d’un Patrick Swayze et de ses potes surfeurs écumant la côte australienne à la recherche de LA vague, tout en finançant leur road trip en dévalisant quelques banques au passage, Alan Fedit n’a rien d’un “bandit de grand chemin“.

Il a même au contraire la tête bien faite, ce dont certains, au regard d’un look rasta avec des extensions blondes du meilleur effet, et de préjugés un peu trop faciles, pourraient douter de prime abord.
À 27 ans, il est ingénieur en dimensionnement de structures en matériaux composite. C’est clair, non ? Bon, pour faire court, et plus simple, Alan travaille dans un bureau d’études sur la méthode de conception et le développement, depuis la naissance du produit sous forme de prototype jusqu’au lancement en production.

Une famille de “voileux“

Et lui qui est issu d’une famille de “voileux“, depuis les parents, profs dans le civil jusqu’au frangin Loukas, product-manager au sein de Flysurf.com, l’un des leaders européens de la vente en ligne de matériel de sport(s) de glisse, plus particulièrement spécialisé dans le kitesurf – « mais lui, il est davantage dans le relationnel », nuance Alan – a eu cette chance de pouvoir ériger sa passion en art de vivre.

Le p’tit frère Loukas et les parents, le FWF aura été l’occasion de revoir la famille, même si le souhait de faire une photo de famille en mer chacun avec son wing n’aura finalement pu se faire…

Mais les deux frangins auront pu tout de même se tirer la bourre sur l’eau…

Il a ainsi travaillé durant une année entière comme développeur chez AFS Foils – pour Alien Foiling System -, entreprise bretonne (basée à Pencran, près de Brest) spécialisée dans le monde du foil et plus particulièrement du wingfoil puisqu’elle développe également des ailes de wing. Une cette casquette de développeur et donc d’essayeur lui permettant de pratiquer assidûment sa passion.

À tel point qu’Alan, au terme de son contrat, a décidé de mettre sa carrière (professionnelle) entre parenthèses pour tenter l’expérience de privilégier le strict aspect sportif et se lancer sur le circuit mondial. Alors conforté dans cette idée par de bons résultats glanés sur des épreuves, certes, de moindre calibre mais bon, on connaît l’adage, qui ne tente rien…

La grande aventure en 2022

Ainsi d’une relation “employeur – employé“, AFS et Alan Fedit passent à “sponsor partenaire – sportif sous contrat“ pour se lancer dans l’aventure du “GWA Wingfoil World Tour“, du nom de la Global Wingsports Association qui organise et gère les compétitions et ce tour mondial né en 2021.

« AFS est très présent, car le wingfoil est encore tout neuf et il y a un un marché à prendre. Et même si, pour cette saison d’apprentissage en quelque sorte, j’ai fait toutes les erreurs possibles, se remémore-t-il. Mais c’est ce qu’on appelle l’expérience. Il faut apprendre à proposer et travailler des jumps, gérer son heat… Sans compter que le matériel évolue très très vite aujourd’hui… »

Première saison certes, mais pas pour autant un néophyte repoussé au fin fond de la classe. « Je dois finir 20e mondial en freestyle et 8 sur la race. » Quatre spécialités se distinguent sur le World Tour, décernant quatre titres. Le surf-freestyle (avec des « figures notées ») et le freefly (« où son surfe sur le foil avec des bouées à jumper ») se disputent ainsi sur des « petits parcours relativement compacts », à l’inverse de la race class par exemple, « course de vitesse en peloton sur des parcours beaucoup plus longs ». Enfin, la wave, « la vague pure comme son nom l’indique ».

Avant de rallier Fréjus – et avant d’y retourner lundi pour être présent à la remise des prix -, Alan Fedit était à Brest pour les European GWA, une compétition où il aura pris la 2e place en freestyle :un titre de vice-champion d’Europe avant d’aller chercher le Graal mondial ??? (© D.R.)

Une combi’ en coquilles d’huîtres

Du coup, le Fréjusien prolonge une année supplémentaire, toujours avec l’aide matérielle (planche, foil, aile…) et une enveloppe budgétaire de termes de défrayement (hôtel, déplacements…) d’AFS Foils – Alan, en échange, fait le retour à l’issue de chaque compétition -, ou encore du spécialiste rochelais des combinaisons de sports de glisse écologiques et éco-responsable, qui l’équipe pour tout ce qui est textile, « tee-shirts, combi’ avec un néoprène renouvelable, de l’oysterprène », matière recyclée à partir du broyage de coquilles d’huîtres…

Car là est une autre des valeurs que s’attachent à véhiculer les riders, eux qui surfent sur toutes les mers du monde et y constatent les dégâts occasionnés par l’homme. Signe encore qu’ils ne sont pas sur leur planète, mais bel et bien sur celle qu’ils partagent avec des milliards d’autres êtres humains. « L’éco-responsabilité, la préservation de l’environnement, de la biodiversité font partie de nous au quotidien », insiste Alan.

Quand bien même la pratique de leur discipline et le calendrier du GWA Tour les transforme en globe-trotters rarement à la maison. « Mais on essaie de faire le plus attention possible et de limiter au maximum l’impact que nous pouvons laisser. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous insistons également pour avoir le calendrier le plus cohérent possible et regrouper les manches du Tour… même si nous ne sommes pas forcément toujours écoutés à ce sujet. »

En tête du freestyle mondial : Alan fait vite !

Après les deux étapes initiales du GWA World Tour #2023 (TAURANGA en Nouvelle-Zélande puis LEUCATE dans l’Aude), Alan a décidé de privilégier le freefly et surtout le freestyle. Ainsi, s’il n’est “que“ 5e au général freefly (7e dans l’hémisphère sud, 10e au Mondial du vent il y a un mois, Alan occupe le leadership en freestyle à la faveur d’une 3e place (victoire en petite finale) à Tauranga (Nouvelle-Zélande) et d’une 1ère place à LEUCATE, « première place en effet partagée avec l’Espagnol Xavier Corr car on n’a pu disputer la finale faute de vent ».

Tout ceci avant les étapes canariennes de Gran Canaria et Fuerteventura en juillet ! Mais pas d’autres plans sur la comète pour l’instant. Alan préfère laisser venir – « on verra déjà en fin de saison ce que ça donne » -, d’autant qu’il sait qu’il ne quittera pas le milieu à l’issue de sa carrière, mais retournera développer du matériel, immortaliser toutes ces magnifiques images à travers des vidéos, comme seuls les sports extrêmes savent nous en proposer. Et puis, « quand je vois l’engouement, la demande des jeunes ici sur ce Fréjus Wingfoil Festival, j’ai bien envie aussi d’aider à développer les structures d’apprentissage et de formation ».

D’autant que la France avec l’Italie, est l’une des nations fortes en la matière, et que la Fédération française de voile a bien l’intention de surfer encore longtemps sur cette vague…

ARTICLE L’AMSÉLISTE (ci-dessous) À TÉLÉCHARGER ICI

 

La photo du haut a 10 ans, celle du bas à peine un an seulement… À vous de trouver les points communs…

 

Et pour finir, un petit cadeau : cette double page du n°50 de feu L’Amséliste, avec la page #1 consacrée au Club nautique de Jérôme Pascal et Sébastien Grenier, et la page #2 pour un certain… ALAN FEDIT, déjà sur le devant de la scène du funboard local !!!