« Être fière de moi et essayer de m’approcher et de battre mon record personnel. » Telle est l’ambition de la Fréjusienne MELISSA MADOUN ce 28 juillet du côté du Stadium municipal d’ALBI, où les premières épreuves du décathlon ont lancé en ce début d’après-midi les championnats de France ÉLITE 2023.

Pour la Fréjusienne, être au sein des 18 meilleures Françaises à cet instant de la saison n’était pas spécialement qualifié. Déjà, l’élève d’AKIM ZILALI vient tout juste de valider un Master 2 en alternance en Droit des affaires, partageant son temps entre études et stage au sein d’une étude notariale. Un job particulièrement “prenant“ psychologiquement parlant et, surtout, « je me suis adaptée en m’entraînant le plus possible avec le groupe mais aussi toute seule, plus tard le soir. Et pour le reste, j’ai suivi à la lettre le programme établi par Akim ».
Mais cette place n’est pas non plus usurpée et elle vient récompenser une progression finalement linéaire avec quatre “steeple“ cette saison où Melissa a toujours amélioré son chrono, de 12’03’’49 à Ambilly en juin à ces 11’41’’46 à Bondoufle pas plus tard que la semaine dans le cadre des championnats de France Open.

 

Melissa Madoun (dossard 220) accomplit un rêve d’athlète en courant ce soir le 3000 m steeple des championnats de France ELITES (Photo © DR)

 

Quatre améliorations en un mois

Entretemps, les 7,5 tours de piste avaient été couverts en 11’45’’51 le 24 juin en Avignon, puis en 11’43’’98 à Decines-Charpieu le 8 du mois courant. « Surtout, j’ai pris part cette année à des meetings qui rapportaient pas mal de points à chaque fois et qui me permettent d’avoir un bon “ranking“ européen (44e Française à la Top List de l’European Athletics, Ndlr), élément qui a aidé à cette sélection. »
Quand bien même « je n’avais pas spécifiquement choisi ces meetings dans cette optique, ajoute-t-elle en rigolant. Simplement, ça s’est fait comme ça et c’est tant mieux ».

Encore une fois, rien n’est usurpé, Melissa ayant bel et bien gagné sa place parmi les meilleures “steepleuses“ nationales et, à ce titre, la France n’est pas dépourvue de talents. Ainsi cette course en soirée (à 20h48, très précisément, à suivre en direct live sur la plateforme athle TV) devrait montrer un joli duel entre la leader de la Top List européenne justement et recordwoman tricolore (9’10’’04) du CA Montreuil, ALICE FINOT, et une FLAVIE RENOUARD, du Caen Athletic Club, en grande forme et qui vient de se fendre d’un joli 9’19’’07 au récent Meeting de Londres (5e de cette réunion de Diamond League). La Normande, championne de France en 2021, a notamment pour objectif de reprendre cette couronne nationale laissée ces deux dernières saisons à la Francilienne.
Sans oublier des outsiders aux dents longues comme l’Amiénoise AUDE CLAVIER ou la Tarnaise ALEXA LEMITRE qui “jouera à domicile“.

 

Voici un an tout juste, à deux jours près, Melissa prenait part aux “France“ Espoirs sur ce même Stadium municipal d’Albi et y battait son record personnel… de l’époque. Elle l’a bien amélioré depuis et, à ce titre, parfaitement mérité de disputer ses 3es championnats nationaux en 363 jours !

 

Avec deux filles du Top 5 européen

Melissa Madoun sait parfaitement qu’elle ne joue pas dans la même cour que ces grandes championnes. Mais encore une fois, elle s’alignera au départ ce soir « sans pression. C’est un rêve pour moi qui se réalise. Je voulais connaître une participation aux France ÉLITE a minima. Elle n’était pas calculée et pas spécialement programmée pour cette année mais plutôt dans les deux-trois années à venir. Maintenant, je ne vais pas la refuser et, au contraire, apprendre et me servir de ces filles qui vont me tirer, j’espère, pour aller battre mon record et être fière de moi ».

Et le quotidien local ne s’y est pas trompé qui lui accordé un bel article dans l’édition du jour sous la plume de Guillaume Rathelot et même la Une de son cahier sports…

Jointe en début d’après-midi alors qu’elle rentrait de son entraînement matinal sur une piste qu’elle connaît déjà pour y avoir disputé les “France“ Espoirs il y a un an (11e en 12’09’’09), Melissa s’annonçait « sereine » et satisfaite de son « petit réveil très léger, je me suis bien dégourdi les jambes, c’est good ».
Et peut-être ces jambes lui permettront-elles d’aller réaliser la perf’ de sa vie en même temps que le rêve de sa vie… C’est tout le mal qu’on lui souhaite !