
« J’avais du sang partout », se souvient encore MEKKI SAHLI, et l’on constate effectivement l’arcade sourcilière franchement et largement ouverte de Spilmont. Mais l’arbitre de ce championnat de France n’en a pas moins laissé continuer le Nordiste… (© La Voix du Nord)
Le début d’année 2024 est porteur de bonnes nouvelles pour YANNICK PAGET et la boxe professionnelle fréjusienne. L’on a ainsi appris tout récemment que le double détenteur de la ceinture européenne, GUS’ “MARVELOUS“ TAMBA, s’apprête à remonter très vite (dès le 28 janvier) sur le ring. Un combat (à Deauville contre l’Anglais John Watson) sur lequel nous reviendrons bien sûr d’ici quelques jours.
Mais un autre professionnel amséliste se retrouve également dans l’actualité, MEKKI SAHLI en l’occurrence. Parce que cette fois, c’est sûr. Enfin… normalement. Le Fréjusien qui combat en catégorie poids lourds) devrait en effet se voir offrir une nouvelle chance – en même temps qu’une revanche – pour la ceinture nationale des lourds face au tenant du titre, le Nordiste DAVID SPILMONT. Celui-là même qui lui avait ôté son rêve en s’emparant du titre il y a dix mois (le 31 mars 2023) au Palais du Littoral de Grande-Synthe.
Une défaite au goût amer
Une victoire acquise, on s’en souvient, dans un contexte particulier, puisque le natif de Fourmies, très rapidement et largement ouvert à l’arcade droite et “pissant“ le sang, avait été autorisé à poursuivre le combat. Jusqu’à mettre à son tour en difficulté le boxeur varois, immédiatement “sanctionnée“ par l’arbitre principal du combat. Un KO technique (arrête de l’arbitre) à la grande surprise et au désarroi de Mekki et son clan. « Je n’étais pas sonné, je n’ai pas mis de genou à terre, argumente encore aujourd’hui Mekki. L’arbitre a arrêté le combat beaucoup trop tôt. C’est pour cela que cette défaite me laisse vraiment un goût amer. »
Dès la fin de ce combat, celui qui a été sparring-partner de Tony Yoka du côté de Los Angeles avait glissé à son vainqueur « vouloir une revanche ». Un désir auquel le Nordiste n’avait pas dit non.
Une première défense victorieuse
Avant celle-ci, Spilmont est déjà passé par une première défense de sa ceinture. C’était fin septembre dernier, contre le Clermontois Karim Berredjem, à nouveau dans le Nord de la France, et même vraiment à domicile cette fois – à la salle Marie-José Pérec de Fourmies –, alors que la ville voisine (à 200 km plus au nord tout de même) de Grande-Synthe et son Palais du Littoral avaient accueilli le combat contre le Varois. Défense victorieuse puisque celui qui est désormais double champion national s’était largement aux points (+ 32, unanimité des trois juges).
C’est donc une belle chance qui s’offre à Mekki. Lequel, cette fois, aura vraiment eu le temps de se préparer. « J’avais été invité en qualité de remplaçant, le challenger officiel avait renoncé. De fait, je n’avais eu que très peu de temps pour me préparer efficacement, au contraire de mon adversaire. Avec le recul, je me rends compte que je me suis montré trop impatient. On me proposait un championnat de France et j’ai accepté peut-être un peu trop vite. »

Depuis plusieurs semaines déjà, MEKKI est focus sur la préparation de cette revanche pour la ceinture nationale avec son coach de toujours, YANNICK PAGET
Mekki : la (mauvaise) surprise de l’année
À l’époque en plus, le Fréjusien avait les faveurs des pronostics des personnes averties. Aussi son revers a-t-il été accueilli comme une vraie surprise. À tel point que la victoire de Spilmont a été élue “SURPRISE de l’ANNÉE“ par les internautes dans le cadre des premiers Awards #2023 (*) organisés par l’agence de conseils PUNCHTIME sur son site Punchtime.TV. Il y avait pourtant du beau monde au titre des nominés, comme Tony Yoka battu par le Belge Ryad Merhy à Roland-Garros il y a un peu plus d’un mois (évènement choisi sur 25% des votes contre 44 pour Spilmont vs Sahli), la défaite du Biterrois Bastien Ballesta face au Haut-Garonnais Ziane Abdelhoubab (17%), ou encore le revers du Francilien Nordine Oubaali devant le Sud-américain Ricardo Martinez (14%).
C’est pourquoi, pour le “grand“, « cette revanche est aujourd’hui une grosse satisfaction. Parce que cette fois, je l’ai su suffisamment tôt et je travaille pour être fin prêt ». En espérant que ce combat ait bel et bien lieu. Si la date limite pour le contrat gré à gré (accord “à l’amiable“ entre les deux boxeurs, leurs managers et l’organisateur, Ndlr) est fixée au 13 mars – date identique pour la réception des potentielles enchères) – et la dead line pour la tenue de ce duel au 12 mai 2024, des rumeurs font état d’un certain flou de Spilmont quant à sa certitude de défendre son titre ou lâcher sa ceinture pour passer à l’échelon supérieur et espérer un combat continental pour aller chercher un titre Silver EBU.
Spilmont dans l’expectative ?
D’autant que Siril Makadi, alors challenger n°1 (devant Mekki), était pressenti pour cette défense du titre de Spilmont en fin d’année passée, avait finalement renoncé. Comme l’avait d’ailleurs prédit l’entraîneur “Maître“ PAGET, arguant que le boxeur de Noisy-le-Sec « plutôt un “cruiser“, soit un lourd léger. Et c’est dans cette catégorie qu’il est devenu champion de France en 2019, avant de glaner la ceinture mondiale WBF »… Mais Mekki “La Foudre“ Sahli n’a cure de cette incertitude. « J’espère que ce combat aura lieu. Peu importe le lieu, peu importe la date. Si c’est lui, ce sera lui, sinon on attendra un autre adversaire. Mais pour l’heure, je suis focus à 100 % sur cette revanche et je me prépare dans cette optique. »
Ne reste donc plus qu’à attendre…

Prêt à repartir au combat MEKKI, histoire d’effacer cette image d’un Spilmont vainqueur qui lui reste en travers de la gorge
(*) Six catégories étaient proposées au vote pour décerner les Awards sur des évènements qui se sont déroulés en 2023 : boxeur et boxeuse de l’année, révélation française, performance française, combat de l’année et surprise de l’année. Et si Mekki s’est vu nominé et (même élu) à son corps défendant, un autre boxeur amséliste, GUS’ “Marvelous“ TAMBA, a quant à lui été salué en qualité de “PERFORMANCE de l’ANNÉE“ pour la défense victorieuse de sa ceinture européenne fin novembre à Madrid. Nous y reviendrons dans notre présentation du combat de Gus’ du 28 janvier prochain.