Eux aussi sont militaires, engagés au sein du prestigieux Bataillon de Joinville (*). Depuis une semaine, « comme nous essayons de le faire au moins une fois l’an », explique le commandant François Sentagne, commandant la structure, c’est un groupe de quelque 80 athlètes qui est en totale immersion, logés au camp Lecocq du 21e RIMa. « Le principe : “vis ta vie“ de militaire au sein d’un régiment, avec des militaires, comme eux, mais appelés à partir au combat » défendre les intérêts de la France.
« C’est un stage d’aguerrissement, pour que nos athlètes comprennent la vie de militaire, les rations en guise de repas. Nous devions passer la nuit de lundi à mardi à la belle étoile, mais les conditions atmosphériques nous ont contraint à annuler ce projet. » Enfin, « pour l’instant », rit sous cape le commandant qui, a priori, réserve une jolie surprise à ses ouailles.

     
Programme épicé avec le mont Vinaigre pour finir

Au programme encore un parcours du combattant, du rappel, du tir laser ou à balles réelles avec simulation de situation, piste mangrove pour s’approcher au mieux de conditions potentiellement rencontrées sur un théâtre de guerre… avant de finir en beauté en partant à l’assaut du mont Vinaigre et de ses 618 m !
« Une section du RIMa passe la semaine complète avec nous, et nos athlètes peuvent s’apercevoir de la vraie vie de militaire. Ils se rendent compte qu’en fait, nous avons les mêmes valeurs et le même but final : gagner, battre “l’ennemi“. »
En guise de récompense, et de clôture du stage, une visite des lieux et sites militaires de l’est-Var : « Ici, nous avons le choix, entre le Mémorial des Guerres en Indochine, la plage du Débarquement… C’est un devoir de nous rendre sur ces lieux emplis d’histoire… »

Charlotte Bonnet, championne de natation, multi-médaillée (Europe, monde, JO), et Gwladys Lemoussu, triple championne de France, vice-championne du monde de paratriathlon en 2016, médaillée olympique (bronze) la même année à Rio

On peut toujours être battu par un plus petit que soi, n’est-ce pas M. Larbi Benboudaoud ?

La Fréjusienne Élise Marc, vice-championne du monde de paracyclisme CLM au Portugal en juin, aux côtés de Pierre Le Corre, triathlète double champion d’Europe (individuel et relais mixte) en 2018)

Fabien Lamirault, pongiste paraplégique, cinq médailles paralympiques, trois médailles mondiales. En tout, cinq fois l’or !

Inconnus pour certains, mais infiniment respectés

Ce mercredi – action renouvelée samedi prochain –, des délégations se sont rendues au sein de différentes sections de l’AMSLF. Ici au tennis de table, là à l’athlétisme, au judo, à la natation (avec les triathlètes)…
Alors, tous ne parlent pas aux enfants mais, les présentations faites, les palmarès énoncés opèrent et la fierté de croiser des médaillés olympiques, paralympiques ou mondiaux (les Dorian Coninx, Pierre Le Corre et le local Léo Bergère, la paratriathlète et paracycliste de l’AMSLF, Élise Marc, les nageuses Charlotte Bonnet, Mélanie Hénique, le nageur para Florent Marais, le champion du monde du 25 km en eau libre Axel reymond, le pongiste para Fabien Lamirault, etc.).
Connaissance du commandant Sentagne, Larbu benboudaoud, entraîneur des équipes de France de judo, avait également fait le déplacement, à la grande joie des élèves de Laurent Mahé.

Bref, que du beau monde et pardon pour tous ceux non cités et oubliés mais qui, de par leur venue, ont assuré le succès de cette journée.

RETROUVEZ QUELQUES PHOTOS DE CETTE BELLE JOURNÉE DANS LES SECTIONS FRÉJUSIENNES

 


 

(*) LE “BJ“, L’HISTOIRE…

Le Bataillon de Joinville, pour parler un peu “militaire“, l’on dira que c’est un peu la branche sportive de l’armée de terre. Créé en 1956, le Bataillon s’est d’abord installé à la redoute de Gravelle – petite fortification isolée construite au XIXe siècle, qui abritait notamment une partie de l’École normale militaire de gymnastique de Joinville-le-Pont (dans le “94“) –, sa première vocation était d’accueillir des sportifs français dans le cadre de leur service militaire.

Le 1er juillet 1967, le Bataillon émigrera vers Fontainebleau sur un terrain de quelque 50 hectares laissé libre par l’Otan, après la sortie de la France, une année plus tôt, du commandement intégré de l’Organisation du Traité de l’Atlantique-nord. Sur cet espace sera créée l’École Interarmée des Sports (EIS) regroupant, outree le BJ, le Bataillon d’Antibes (qui formait les entraîneurs), les sections sportives de tir de Montauban, de parachutisme de Pau, de pentathlon moderne de Bordeaux ou encore le centre d’entraînement physique et des sports de la Marine de Toulon.

Fin de la conscription = disparition du BJ

La fin de la conscription voulue par le Président Chirac en 1997 entraîna derechef l’arrêt du BJ, sa vocation originelle étant d’accueillir des appelés sportifs. Disparition effective en juin 2002.
Noah, Cantona, Platini, Jalabert, Fiontaine, Lizarazu, Zidane, Virenque, Diagana, Galfione, Douillet, Galthié, Drut, bien d’autres encore… Autant de noms de sportifs connus et reconnus du petit monde du sport tricolore sont passés par le “BJ“ à l’âge du service national.

21.000 athlètes sous le pavillon du BJ

Le Bataillon de Joinville renaîtra en 2014, alors reconstitué avec 88 sportifs de haut niveau, sous contrat avec l’Armée au sein du Centre national des sports de la défense (CNSD). Le BJ comprend deux compagnies : la compagnie Hiver qui intègre l’équipe de France militaire de ski, la compagnie Été, qui regroupe des sportifs en provenance de 22 fédérations sportives.
« Chacune d’entre elles propose une sélection de ses athlètes les plus méritants à ses yeux, le critère à respecter consistant en le caractère individuel du sport, son appartenance au monde olympique. Un listing comprenant des athlètes Élite, Seniors et Relève (les moins de 23 ans, Ndlr), mais il faut savoir qu’il y a peu d’appelés au final : la promo 2021 a ainsi proposé 23 postes pour 139 dossiers étudiés. »
« De nombreux critères entrent en ligne de compte, dont le potentiel sportif bien sûr, davantage que l’âge. » Sont alors proposés des contrats au sein de l’armée (de deux ans en général mais ils peuvent être plus longs), rémunérés de 1350 € à 1500 € – « nets, on parle toujours en net dans l’armée » –, et « notre rôle est de gérer leur carrière administrative ».

Quelque 21.000 athlètes de haut niveau ont à un moment de leur carrière évolué au sein du BJ !

François Sentagne, commandant dans l’armée et… commandant du Bataillon de Joinville. À gauche, Hélène Martinache avec Léo Bergère et Xavier Tranchant avec Alex reymond