Fréjus Var Basket vs Hyères-Toulon, J-1 :

 

S’il est une personne sur qui on peut compter, fidèle à elle-même et qui ne pratique pas la langue de bois, c’est bien Laurent Sciarra, dit “Lolo“, l’un des excellents meneurs que le basket français a connu, médaillé d’argent aux Jeux olympiques de Sydney mais meilleur marqueur de la finale perdue face aux États-Unis.

Fort en gueule, capable de coups d’éclats et d’éclats de voix, doté d’un caractère qui lui est propre, le Nissart qui se sent parfois plus Varois – « plus naturel, sauvage, festif, avec du soleil dans la voix, c’est moi ça » – n’en est pas pour autant dénué de sentiments et complètement capable de faire preuve d’empathie. Lui qui a lancé sa carrière au sein de l’OS Hyères et aux Rougières – la salle emblématique de Hyères, tout cela avant la création du HTV – est arrivé aux commandes du HTV début septembre, pour remplacer au pied levé un Vincent Chetail démissionnaire.

Pas une surprise tant le patronyme de Sciarra semble indissociable du club de la cité des palmiers, et si l’histoire n’avait pu se faire jusqu’à présent, tout un chacun – lui-même en tout premier lieu, William Dumas, le manager du HTV juste après – savait que cela n’était là que partie remise. Aujourd’hui aux commandes d’un groupe de niveau N1, demain aux Chênes pour affronter le Fréjus Var Basket en quarts de finale de la Coupe de Provence, Laurent Sciarra ne veut pas capitaliser sur son nom pour faire du HTV L’ÉQUIPE DE Laurent Sciarra. On vous le dit, un fort en gueule, décidé, ambitieux, volontaire, mais aussi tendre et attachant, sans pour autant verser dans le côté “bisounours“… Découverte.

AMSLF : Laurent, comment s’est passée votre arrivée au HTV en septembre ?

Laurent Sciarra : « Déjà, je suis dans le coin depuis plusieurs années et notamment ma dernière expérience de coach en 2017 (à Évreux, Pro B, Ndlr), puisque j’ai restauré une maison de famille dans l’est-Var, du côté de Fayence. On me voyait donc régulièrement ici, aux Rougières, pour voir du basket, et discuter avec la “famille“. Après, ce n’est pas un secret, William m’a sollicité à plusieurs reprises pour prendre les rênes du HTV ces dernières saisons. Mais ça n’était pas le bon moment.
Il est revenu à la charge début septembre, après le départ de l’ancien coach, en me disant “cette fois  Lolo, tu ne peux pas me dire non“. J’ai réfléchi, considéré l’effectif, adhéré au projet et ça s’est fait comme ça.

 

AMSLF : Gros effectif certes, mais que vous n’avez pas choisi. Difficile d’arriver ainsi ?

LS : Non, je le savais en signant de toute façon. Arriver une semaine avant le début du championnat, c’est certain que ce n’est pas forcément l’idéal. Après, c’est un groupe intelligent, intéressant et cela m’a d’autant plus facilité la tâche.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AMSLF : Un effectif de N1 diront certains, un budget de N1 (800 K€ pour la seule équipe 1^ère, + 400 K€, là où la moyenne des budgets de N2 tourne aux alentours de 800.000 € “tout compris“), et cet objectif martelé de retrouver la N1 (3^e niveau national derrière la Betclic Élite et la Pro B).

LS : Effectivement, il y a un seul et unique objectif, accéder à la N1 à la fin de la saison. Mais rien n’est facile. Et il y a un gros “gap“ (écart, dans la langue de Shakespeare, Ndlr) entre la N2 et la N1. Mais c’est un challenge qui me plaît.

 

AMSLF : Vous avez donc renoué le fil avec le HTV pour un nouveau long bail alors ?

LS : Non, justement je n’ai signé qu’un an. On verra à la fin de la saison comment ça se passe. Je ne veux pas m’inscrire dans la durée, parce qu’on ne sait jamais ce qui peut se passer. Il peut y avoir des difficultés, de tous ordres. Donc on travaille pour atteindre notre objectif et on se revoit en mai ou juin prochain.

 

AMSLF : Hyères-Toulon est totalement dans les clous pour cet objectif à l’heure de ces lignes, avec 9 victoires et une seule défaite concédée à Golfe-Juan (79-85, J6). Une équipe largement battue en préparation pourtant (87-66) Un simple “accident“ ?

LS : Pas du tout. On n’a pas su répondre, on ne cherche donc pas d’excuses. Golfe-Juan a fait un énorme match ce soir-là, d’autres perdront là-bas, face à cette équipe de copains qui ne se veut pas prétendante à la montée mais qui es là, 4^e.
Cela étant, j’ai apprécié la réaction des garçons, qui ont su se remettre dans le bon chemin (quatre victoires de rang en championnat depuis et une qualification contre Sorgues au tour précédent en Coupe de Provence, Ndlr).

 

AMSLF : Sachant aussi que Hyères doit être l’équipe à battre dans ce championnat, non ? Et le fait que vous en soyez l’entraîneur ajoute-t-il encore à cet état de fait ?

LS : Complètement. On est premiers, chacun veut la peau du leader. Après, c’est le HTV, ce n’est pas L’ÉQUIPE de Laurent Sciarra. Je suis le coach, je ne suis pas (plus) joueur. A fortiori si l’on regarde mon passé et mes stats de coach, ça ne plaide pas spécialement en ma faveur…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

AMSLF : Du coup, ce match contre Fréjus en Coupe de Provence, comment l’abordez-vous ?

LS : Déjà, j’ai récupéré tout mon effectif. Il y a eu quelques bobos, quelques blessés ces dernières semaines, mais tout le monde est là. À ce sujet, je tire mon chapeau au staff médical, kinés, médecins, etc.
Ensuite, l’objectif est de battre Fréjus. Pour continuer notre route dans cette compétition qui, rappelons-le, peut également rapporter des points supplémentaires en championnat (*). Alors, on ne va rien lâcher.

 

AMSLF : Même si vous enchaînez avec un match important en championnat la semaine suivante ?

LS : On reçoit Sorgues effectivement, qui est juste derrière nous au classement. Puis on aura encore un déplacement difficile au Cannet pour terminer l’année en championnat. Encore une fois, on va jouer. Ce n’est pas le genre de la maison de laisser tomber un match.

 

AMSLF : Allez-vous vous évertuer à combler le plus rapidement possible le handicap initial de 14 points, inhérent aux deux divisions d’écart entre les deux protagonistes ?

LS : Il n’y a pas de plan ni d’objectif précis à ce niveau. Il y a eu un tour où l’on est partis à -28. Après, les circonstances du match décideront. Mais on veut s’imposer à Fréjus, comme on se présente sur le parquet pour gagner chaque match. On sait être attendus à Fréjus, avec des spectateurs sevrés de basket de haut niveau. L’important, c’est que ce soit une belle fête pour tout le monde… »

 

 

---

 

(*) Difficile de se procurer le règlement exact. Il apparaît pourtant que le vainqueur de la Coupe de Provence soit ensuite reversé au sein de la Coupe de France amateurs (et non la Coupe de France professionnelle baptisée Robert-Busnel). À quel stade, 16^es ou 8^es de finale ? On ne sait réellement…

Toutefois, il est acquis qu’une équipe jouant en championnat national (genre le HTV en N2) et parvenant à ce stade de la compétition soit gratifiée d’un point supplémentaire en championnat, « ce qui peut avoir son importance », souligne Sciarra.
Ajoutant encore, « le HTV doit organiser le “plateau ¼ de finale – ½ finale“ de cette Coupe de France, lui-même qualificatif pour la finale à l’Accor Arena de Paris-Bercy. Et pour avoir joué plusieurs fois à Bercy, je sais que c’est une super expérience. Donc, si on peut aller jusque-là, on ne va pas s’en priver ».

Et rendez-vous demain samedi pour la présentation du match…

 

---

Retrouvez une INTERVIEW très intéressante de Laurent Sciarra en septembre dernier sur la chaîne INFO83