C’est Fabien Sgarra qui est content. Le président de l’AMSLF, qui œuvre également chaque début d’année à l’organisation de la finale du PPF-Tour (Passion Pétanque Française) mais encore au Mondial Barbero une fois l’été venu, s’est bien évidemment réjoui des titres planétaires conquis par les Tricolores lors des récents championnats du monde de pétanque.
Celui, en triplette des deux Philippe, Quintais et Suchaud, mais surtout pour les deux autres joueurs qui leur étaient associés, les sociétaires du Fréjus International Pétanque, Henri Lacroix et Dylan Rocher.
Dans la même composition d’équipe, ce quatuor s’était imposé en 2018. Et, avec Bruno Le Boursicaud en lieu et place de Philippe Quintais, les trois Suchaud, Lacroix, Rocher montaient déjà sur le toit du monde en 2012 !
C’est non loin de la frontière espagnole, à une soixantaine de kilomètres de Barcelone, dans la station balnéaire catalane de Santa Susanna que se sont tenus toute la semaine passée les championnats du monde de pétanque.
Chaude ambiance à l’espagnole
Avec en point d’orgue pour Dylan Rocher, et comme en 2018, un nouveau doublé en or puisque le Manceau d’origine a coiffé une seconde couronne mondiale sur le tir de précision (*). Cette fois, c’est face au plus Français des Italiens, Diego Rizzi, que le joueur tricolore s’est imposé (45-40) en finale du tournoi. Non sans avoir souffert au tour précédent (demi-finale) face au jeune (20 ans) prodige espagnol de Saragosse, Jésus Antonio Escacho Alarcón (victoire 39-33), et avoir connu une entame difficile en phase qualificative, puisque le Français, est passé 7e… « et ils en prenaient huit », confiait Dylan lorsque nous l’avons joint ce lundi soir à son retour au domicile familial dans la Drôme.
14 + 14 + 13 + 5 = 46 !
« Franchement, ç’a été un super week-end, avec une double victoire à la clé, continue celui qui est désormais quintuple champion du monde (triplette en 2012, 2018 et 2021 ; tir de précision en 2018 et 2021). Pour autant, le niveau augmente chaque année, j’en veux pour preuve la Finlande qui arrive en demi-finale en sortant la Thaïlande en quarts. Sincèrement, on n’aurait jamais vu cela il y a quelques années encore. »
De quoi, pour le futur trentenaire (le 17 décembre prochain), savourer plus encore ce double succès. « Déjà, sur le tir de précision, on est tout seul, j’étais déjà super content d’être en finale en ayant écarté Escacho – lui, c’est un futur grand, il a eu un beau tir, autant sur ce concours qu’en équipe –, et à domicile qui plus est. Et on connaît la chaude ambiance que peuvent mettre les Espagnols. En plus, à chaque fois, en demi, en finale, ça se joue sur les derniers tirs au bouchon. C’est chaud, mais c’est génial. »
Effacé le goût amer de 2018
Et tout cela rend la victoire encore plus belle, d’autant que le précédent (et premier) titre sur le tir de précision de Dylan Rocher, en 2018 au Canada face au Malgache Taratra Rakotodinosy, « m’avait laissé un goût amer avec la fin un peu gâchée par les deux cartons rouges sortis sur les deux derniers tirs. Cette fois, j’ai vraiment pu profiter ».
Et même goûter à l’émotion avec la standing ovation qui a suivi son sacre, ces longues accolades avec tout le camp français et son épouse, cette Marseillaise reprise par le public français dans la salle catalane, ou encore « la der’ de Philippe » Quintais, qui a confirmé sa fin de carrière et son envie d’aller « à la pêche et aux champignons ».
RV en décembre pour l’EuroCup
avec le Fréjus International Pétanque
Au fait, si l’on vous dit 46, vous pensez à quoi ? Non, pas au numéro de “El Doctor“ Valentino Rossi, le pilote moto qui a lui aussi tiré sa révérence il y a peu, mais tout simplement le nombre de titres mondiaux que collectionne le quatuor Suchaud (14), Quintais (14), Lacroix (13), Rocher (5).
Un Rocher qui, avec son compère Lacroix et les autres Fréjusiens du FIP (Robineau, Montoro, etc.) donne maintenant rendez-vous en Charente (à Saint-Yrieix) le premier week-end de décembre avec la phase finale (à 32 équipes) d’EuroCup. Cette Coupe d’Europe des clubs « pour laquelle nous avait qualifiés notre victoire en Coupe de France (en octobre 2020), rappelle Dylan, mais sans que l’on puisse la disputer à cause de la situation sanitaire. Là, on y est ».
Et avec, qui sait, peut-être un autre sacre, continental celui-là (comme en 2017 avec… l’ABC Draguignan).
Histoire de s’offrir un joli cadeau de Noël autant que d’anniversaire ?….
(*) Le tir de précision est cette variante spécifique de la pétanque, en individuel, qui consiste à tirer une boule cible placée de manière différente sur cinq ateliers successifs et quatre distances, variant de 6,50 m, 7,50 m, 8,50 m à 9,50 m. Cinq tentatives sont proposées sur chaque atelier et chaque distance, soit 20 tirs au total. À raison de 1 (boule touchée qui sort du cercle), 3 (boule touchée qui reste dans le cercle) ou 5 points (carreau) distribués à chaque tentative selon la manière dont est frappée la boule cible (voire aucun point si la boule est manquée), il y a donc un maximum possible de 100 points à récolter.
À ce petit jeu, et quand bien même le record n’a pas été homologué, Dylan Rocher apparaît d’ailleurs comme le recordman du monde en la matière, avec un total de 69 points (sur 100 au maximum) totalisés en 2010 à Millau.
Retrouvez la VIDÉO de la finale de Dylan au tir de précision + d’autres vidéos sur le site de la FFPJP (Fédération française de pétanque et de jeu provençal)