Il a 11 ans, né le 13 août 2010, il est minime 1ère année. Pourtant, c’est dans la catégorie d’âge inférieure, chez les benjamins, que Loïs Cartau a conquis la médaille d’argent des championnats de France 2020-2021 du double, il y a quelques semaines du côté d’Alençon dans l’Orne. Il était pour l’occasion associé au sociétaire de Cergy-Pontoise, Aylan Goudjil.
« C’est nous qui choisissons notre partenaire, confie le jeune Fréjusien, élève de 6e au collège de l’Estérel. Avec Aylan, on se connaissait et on savait qu’on pouvait faire une bonne paire de double. »

Malade après les poules du tableau de simple

Sur le papier en effet, la paire Cartau – Goudjil s’avérait alléchante, classée parmi les favorites et, si le parcours en simple de Loïs s’était arrêté au stade des 8es de finale, battu par le Nantais Noah Tessier en trois sets relativement secs (à 4, 7, 5), Aylan Goudjil s’était pour sa part hissé jusqu’en finale, uniquement dominé par le Tourangeau Titouan Morel-Gonzales (11-8, 13-11, 11-3).

Pour autant, et à la décharge du jeune Varois, il convient de signaler qu’après la phase qualificative – Loïs vainqueur de sa poule avec trois succès en trois matches – a été malade, victime d’une gastro-entérite qui l’a un peu laissé sur le flanc.
Il avait fort heureusement retrouvé un peu de sa superbe pour le tournoi de double pour, avec son collègue, passer quatre tours et parvenir en finale, opposé au duo composé d’un certain Morel-Gonzales, tout juste auréolé de son titre en simple, et d’un autre Francilien du CS Brétigny, Milan Pilate.

Depuis la rentrée et son arrivée en 6e au Collège de l’Estérel, Loïs bénéficie d’horaires aménagés en tant que pensionnaire du Creps, pour pouvoir s’entraîner au quotidien sous la responsabilité d’Éric Angles

Une formidable remontada

Mais « on n’est pas bien rentrés dans le match, on n’arrivait pas à placer notre jeu », raconte Loïs. Tant et si bien que la paire Cartau – Goudjil s’est rapidement retrouvée “larguée“ deux manches à rien, n’ayant inscrit que six points (4 et 2) sur ces deux sets inauguraux.
Le déclic est arrivé dans le 3e set (11-5) et dès lors, cette finale sera très serrée jusqu’au bout. 11-9 pour revenir à deux manches partout, et disputer un set décisif pour le moins acharné (2-5 puis 4-5 puis 4-8) avant une nouvelle égalité à 9 sur une double attaque tranchante de Loïs Cartau.
Malheureusement, deux points plus tard, la messe était dite et Morel-Gonzales doublait la mise, empochant le double après le simple.

Jamais bien loin Yanaël Cartau, et encore moins avare de conseils pour faire progresser son fils…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sorti une semaine plus tôt dès la phase de poules des “France“ minimes à Montiviliers, Loïs Cartau n’en ramène pas moins une jolie médaille d’argent de la préfecture de l’Orne, qui vient récompenser quelque cinq ou six années de pratique. « J’ai fait du tennis, de la natation, du tennis de table. Puis est venu un moment où j’ai dû choisir. »
Un choix forcément facilité et dicté par un père, Yanaël, Amséliste depuis 28 ans, qui a entamé cette année sa 38e saison raquette en main, et qui fait toujours les beaux jours de l’AMSLF dans le cadre du championnat par équipes.

Encore trop friable mentalement mais en progrès !

S’il se définit comme un joueur offensif qui « aime bien attaquer », Loïs se sait encore fragile sur le plan mental. Capable de “dégoupiller“ si les faits de match ne lui sont pas favorables… « J’essaie de travailler dessus mais c’est compliqué », répond-il quand on lui pose justement la question sur ce qui est l’un de ses points faibles.
Pour autant, Loïs a déjà bien progressé en la matière par rapport à ses toutes jeunes années où, poussin, il venait déjà se battre (et bien souvent gagner) sur les platebandes des benjamins voire minimes. Avant de parfois littéralement s’effondrer quand la défaite était au rendez-vous…
Troisième du Challenge national -9 ans il y a deux saisons, lauréat du même Challenge national mais chez les -11 ans l’été dernier, le frère de Marlon (9 ans), lui aussi pongiste mais sans doute moins “mordu“ que son aîné pour l’heure, a intégré le Creps de Boulouris à la rentrée dernière, bénéficiant d’horaires aménagés pour s’entraîner quelque 15 heures/semaine sous la double férule d’Éric Angles, responsable de la structure boulourissienne, et d’Anthony Gimenez.

Intégré au Creps Boulouris

Peut-être pour marcher dans les traces d’un certain Enzo Angles, lui aussi Varois, lui aussi passé par le Creps de Boulouris et qui a connu une très belle carrière chez les jeunes, quadruple champion d’Europe cadets entre autres (par équipes et en double en 2009 et 2010) et champion d’Europe juniors en simple (2013, avant d’embrasser une carrière professionnelle l’ayant notamment emmené jusqu’à une médaille d’argent aux France seniors en simple en 2018 et une 131e place au ranking mondial !

Accomplir une aussi belle carrière – et qui n’est pas encore finie qui plus est – voilà tout le mal que l’on peut souhaiter à Loïs Cartau !

Loïs Cartau, au regard déterminé et copncentré, pourrait marcher dans les traces d’Enzo Angles, devenu professionnel après lui aussi avoir fourbi ses armes au Creps de Boulouris et à l’AMSLF