On commence à le connaître le Gus’. Et sincèrement, on l’a connu plus stressé à moins de 3 jours de son 18e combat pro, amené qui plus est à décerner une ceinture, continentale de surcroît ! Pour autant, et sans aller jusqu’à dire qu’il s’en fiche – ce n’est certainement pas le cas et ce serait bien mal le connaître justement… –, l’élève de Yannick Paget semble plus zen que d’habitude.

Alors, ira-t-on jusqu’à dire que le Covid est passé par là ? Que les annulations et reports de match (de combat) ont également une conséquence sur la philosophie du garçon avant le duel tant attendu ? Voire encore que Gus’ a gagné en maturité une fois passée la trentaine (32 ans au début de l’été) ?…
Peut-être / sans doute un peu de tout cela, n’hésiterons-nous pas à répondre…

« Ça rend fou ! »

« Il y a eu un an et demi sans combattre avec le Covid. Puis, là, ces derniers mois, l’annulation d’un premier combat contre Kevin, l’annonce de dates face à l’Espagnol, le report, le forfait, un nouveau challenger… Ou encore, ça va se faire, ben non finalement, on remet ça… Ça rend fou ! Sincèrement, des fois, on se demande si tout ça vaut le coup, si prendre un congé sans solde pour se préparer, si faire autant de sacrifices, si c’est si important… »

 

Amer, le Gus’ au début de cet entretien (réalisé mardi soir à avant son dernier entraînement). Et puis, en caleçon, il file sur la balance ! Un cri, retour dans le vestiaire et une grande banane sur le visage. « Cool, je suis à 76,6 kg, plus que 400 grammes à perdre », se marre-t-il. « Ce matin encore, j’étais à 77. J’ai bien déjeuné mais je n’ai pas mangé ce midi, rajoute-t-il en croquant dans sa barre de céréales. Put…, j’ai retrouvé la pêche là. »

« Un bon entrainement ce soir, et je vais perdre un kilo supplémentaire. Je préfère toujours être un peu large. Après, il faudra gérer » et ne pas dépasser 76,205 kg sur la balance jeudi soir à la pesée officielle.

« Content d’être à la maison »

Ensuite, place au combat. Vendredi, en toute fin de soirée, sur le ring installé au centre de la salle Sainte-Croix, une belle première ! Même pour un boxeur jamais très chaud à l’idée de boxer “at home“. « C’est vrai », concède-t-il. « Je ne suis pas nécessairement habité par l’envie de boxer à la maison. La pression est plus forte, il y a la famille, les amis, la peur de décevoir surtout. Mais là, je ne sais pas pourquoi, je suis content que ça se passe ici, à Fréjus, de boxer à nouveau dans ma ville, de retrouver le public. D’habitude, je ne suis pas très chaud pour boxer à domicile. Mais là, je vais le show », assure-t-il.

Et lorsqu’on lui demande, étonné, si c’est avant le combat, Gus’ se marre et répond par l’affirmative : apparemment, il aurait prévu quelque chose de spécial pour arriver sur le ring, mais on vous jure que l’on ne sait pas quoi…

Pas la même prépa’ que d’habitude

Donc, « le show avant le combat. Et sur le ring aussi ? », s’interroge-t-on encore. « Non, sur le ring, le show, c’est la victoire ! », rétorque-t-il, l’air de suite plus grave.

Car ce combat, Gus’ ne veut pas le laisser passer. Les hésitations, les atermoiements du début sont oubliés. « Oui, le fait de réellement commencer la prépa’ à peine quatre semaines avant le combat, ce n’est pas l’idéal. Ça fait même un peu peur. Les premiers jours en fait, la première semaine. Parce que c’est difficile et tu te dis, “oh, qu’est-ce que je fais là ? Je ne vais pas y arriver “. Et puis, la 2e semaine, tu es déjà mieux, tu galères moins et tout est reparti, tous les automatismes sont revenus. Je suis vraiment dans ma bulle, je me concentre et je me prépare. »

L’œil de Yannick…

Une prépa’ que le tandem Tamba-Paget a surtout axée sur des « séances intenses de cardio. Parce qu’il va falloir tenir 12 rounds. Après, si tu es bien, 10 ou 12 rounds, c’est rien, il n’y a pas de différence. Maintenant, si tu es mal, tu les sens, les deux reprises de plus ».
Après, « on n’a pas fait que ça non plus. On a pas mal travaillé tactiquement aussi. Et techniquement, sur un travail assez défensif. Là, c’est Yannick qui gère. Moi, je regarde un peu de vidéos au début, pour voir vite fait les caractéristiques de mon adversaire. Après, c’est l’œil de Yannick. Je le suis à 200 % là-dessus. »

Il a construit Gus’ Tamba, et Yannick Paget, avec son poulain, forme un duo qui veut aller au bout de leur belle aventure entamée il y a quelques deux décennies maintenant. Le double vibrant hommage que se sont rendus Gus’ et Yannick sur leurs pages Facebook respectives parle de lui-même (bon, on ne vous parle de la photo hein ?)

Qu’on se le dise, vendredi, au moment de grimper sur le ring sous les encouragements des spectateurs, de ses amis, de sa famille, le Gus’ de combat sera là. Prêt à aller chercher une nouvelle victoire et une ceinture européenne.
D’autant que ce serait là s’ouvrir le chemin vers, vraisemblablement, le Top 5 du classement européen et espérer “challenger“ pour un “vrai“ championnat EBU ! À moins de 100 jours de sa 32e bougie, Gus’ sait aussi que le temps passe. « Je ne suis pas inquiet par ça. Je me suis toujours donné jusqu’à 35 ans. Après, c’est l’envie qui décidera. Il y a des boxeurs qui voint au-delà. Pourquoi pas moi ? »
Eh oui, pourquoi pas lui ?

 


 

GUS’ TAMBA SALUE ALEXANDRE BONNARD

Invité à donner le coup d’envoi du 8e de finale de Coupe de France de volley entre le Fréjus Var Volley et Poitiers vendredi dernier, Gus’ a énormément apprécié sa soirée. « C’était super sympa, un bon match, un joli moment. Et surtout, j’ai vu un président (Alexandre Bonnard, ndlr) hyper investi, présent depuis le matin, et jusqu’au départ des derniers spectateurs, à gérer les partenaires. Et le lendemain, je l’ai retrouvé presqu’aux premières lueurs de l’aube à préparer les terrains sur le front de mer à Fréjus-plage pour le tournoi de beach. Vraiment, un grand coup de chapeau, c’est rare un président aussi présent ! »