La douche froide… Mais pas pour autant illogique. Samedi soir, en match aller des ¼ de finale de play-offs, l’USO Rognonaise, qui avait terminé en tête de sa poule la saison régulière (14 victoires, 2 défaites), est venue l’emporter de 9 longueurs en terre fréjusienne (78-69). L’écart eut pu être plus conséquent – il s’est chiffré à 17 unités (54-37) au cœur du 3e quart-temps (34e), mais les hommes de Franck Bis sont parvenus à maintenir un peu de suspens en revenant sous les dix points au coup de sifflet final.

Il n’empêche, il faudra, à Johann Macé et ses coéquipiers, et pour aller s’imposer à Rognonas, avoir du cœur samedi prochain. D’autant que cette victoire devra être acquise par un écart minimal de 10 longueurs (9 suffiraient à condition d’inscrire a minima 79 points).

Johann Macé et ses partenaires n’auront que trop rarement trouvé de bonnes positions de tir extérieur sur la zone des Rognonais

Peu d’infos avaient circulé au sujet de cette équipe bucco-rhodanienne, située à portée de fusil d’Avignon. Sur le papier, la formation rognonaise semblait présenter toutes les caractéristiques du club de village (ce qu’est d’ailleurs Rognonas), tel que l’on en retrouve beaucoup en Pays-de-la-Loire ou Vendée en général, dans les Mauges – fief de basket s’il en est, entre Angers et Cholet – en particulier. Une petite salle – le gymnase Nicolas-Chabaud ne propose pas de tribunes, le public se masse tout autour du parquet, à 1m des limites du terrain –, une équipe de “grognards“, expérimentés s’il en est.

À l’image de son Ricain, Wayne Anthony Morris Jr, aujourd’hui naturalisé, qui a fait les beaux jours de Sorgues avant, aujourd’hui, de faire ceux de l’USO… à 45 ans s’il vous plaît !

À l’instar d’un Frédéric Sarphati qui a parfaitement relayé Clément Pegon après la blessure à l’épaule de ce dernier, le tout handicapé de trois fautes avant la pause, de quatre en cours de 3e quart-temps.

À l’exemple encore d’un Emmanuel Connault, sorti du banc pour sortir des paniers primés assassins dans la mesure où ils tombaient souvent au mauvais moment…

S’il termine meilleur marqueur des Varois, Jordan Grandisson n’a lui non plus pas trouvé la clé pour faire tomber Boyer et les joueurs de l’USO

La zone des Rognonais abat les Fréjusiens

Au mauvais moment pour des Fréjusiens qui, face à un adversaire au collectif bien huilé, au jeu léché – même si son basket n’est sans doute pas à la pointe de la modernité – n’auront quasiment jamais trouvé la parade, le rythme, bref, ce jeu à base de défense pressante pour placer des banderilles en jeu rapide.

Et, quand la maladresse vient s’ajouter à ces premiers manques, notable au tir extérieur autant que sur la ligne des lancers-francs, il est difficile voire impossible de bousculer le jeu académique mais efficace des Rognonais. Un 9-3 en quatre minutes emmenait les visiteurs à 16-25 au terme du quart-temps inaugural. Une série (8-0, et 41-27, 19e) pour répondre au retour des Varois (27-33, 16e) et la mi-temps était atteinte avec un débours de 14 points (31-45). La bataille tactique des coaches (Bis passera en défense de zone, sans grande réussite, bientôt suivi par Valentin, servi en ce qui le concerne, par la déficience locale loin du cercle et des difficultés à entrer dans la raquette adverse) semblait alors tourner en faveur de l’USO.

Le cœur de Rognonas

La seconde période démarrait néanmoins sur une meilleure note côté Fréjus. Avec du rythme, un ballon qui tourne plus vite, notamment face à la zone (3-2) mise en place par le coach visiteur, Nicolas Valentin, des extérieurs qui plantent enfin (Grandisson, Macé) et le Fréjus Var Basket se rapprochera à -9 (47-56, 26e ; 51-61, 30e ; 60-68, 35e). Mais les Rognonais, sans (trop) s’affoler, réussirent à chaque fois à remettre sous l’eau la tête des Fréjusiens pour, au final, empocher la manche #1.

45 ans, mais toujours bon pied, bon œil et 22 points pour l’Américain naturalisé de Rognonas, Wayne Morris Jr !

Certes, rien n’est joué, tout est possible en basket – voir la magnifique finale de Coupe de France offerte par les filles de Basket Landes et de Bourges avec deux prolongations à la clé et un suspense qui aura ravi les supporters landais et leurs bandas – et Fréjus a les moyens d’aller gagner à Rognonas. Boumaaza, Ghars, Soler, Laemmel et consorts devront avoir la foi dans le chaudron rognonais. Les spectateurs de l’USO qui avaient effectué le déplacement dans l’est-Var, ont démontré qu’eux étaient déjà prêts pour la N3. Et lorsque l’on sait que ce public sera dix, vingt, trente fois plus nombreux, on imagine l’ambiance. Comme dans ce basket de village que l’on aime…

 


Fiche technique : USO Rognonaise bat Fréjus Var Basket 78-69 (25-16, 45-31, 61-51, 78-69)
Fréjus Var Basket :
D. Laemmel -, B. Laemmel 5, Boumaaza 0, Soler 11, Grandisson 16, Hernie 4, Ghars 9, Macé 15, Destelle 7, Derbuel 2.
USO Rognonaise :
Boyer 5, Morris Jr 22, Connault 15, Pegon 3, Gbebpi 4, Blein 8, Salphati 4, Bouferra 0, Milliou 17, Dupont -.


 

Anthony Soler n’a pas eu son impact habituel, quand bien même ses surgissements en défense ont pu donner quelques ballons de contre aux siens