Le jeune triathlète fréjusien Léo Fernandez a déjà connu son heure de gloire voici un mois tout juste du côté de la Pologne, sacré vainqueur des championnats d’Europe juniors de Super Sprint, médaillé d’argent dans le relais mixte par équipes.

Cette fois, c’est de l’autre côté, vers l’ouest et plus précisément le Canada, que s’est envolé mardi le champion varois. Car c’est chez nos cousins d’outre-Atlantique, à Montréal, que se déroulent à partir de vendredi et tout ce week-end les championnats du monde de triathlon.
Une seule épreuve cette fois pour Léo, l’individuel sur un format S, décomposé en 750 m de natation, 19,3 km de cyclisme et 5 km de course à pied pour finir. « C’est le format que je préfère et celui sur lequel je m’exprime le mieux, analyse à ce sujet l’homme fort du triathlon fréjusien. Après, entre le Super Sprint et le format S, même si l’on va du simple au double, cela ne représente pas non plus une énorme différence. »

Double médaillé au championnat d’Europe Super Sprint en Pologne il y a un mois (or en individuel, argent sur le relais mixte), Léo Bergère espère ramener une nouvelle breloque de son voyage au Canada. Où ses plus dangereux adversaires seront peut-être d’ailleurs des Français, comme Pablo Isotton ou Gaspard Tharreau…

Nouvelle lutte entre Européens ?

L’épreuve s’annonce donc sous les meilleurs auspices pour le cadet de la fratrie Fernandez, derrière Rémi et Flore. D’autant que « la concurrence est avant tout européenne, continue Léo. Même si l’on annonce un Canadien (Mathis Beaulieu), un Portugais (Joao Nuno Batista) et un Néo-Zélandais (Sam Parry) capables de s’immiscer dans la lutte finale, l’on devrait à nouveau batailler avec tous ceux que l’on a vus en Pologne ».

Et quand on vous aura dit que le championnat du monde juniors réussit en général pas mal aux Bleuets – 9 titres, dont celui d’un certain Fred Belaubre en 2000, le dernier médaillé n’étant autre qu’un licencié de l’AMSLF pour les épreuves d’athlétisme, à savoir Paul Georgenthum (bronze en 2018) –, autant dire que l’on s’attend à voir la délégation française briller sur le sol québecois.
Tant chez les féminines, avec Ilona Hadhoum (2e) et Manon Laporte (6e), par ailleurs argentées sur le relais mixte, qu’au sein des masculins avec gaspard Tharreau, Pablo Isotton (lui aussi licencié AMSLF comme Georgenthum pour le cross entre autres et représentant les couleurs du Triath’Aix) et Thomas Hansmænnel, tombé malade à son arrivée en Pologne le mois dernier.

Du Bac S au Mondial de “Tri“ !

Pour Léo Fernandez, la semaine a commencé par le grand oral du Bac (série S). Elle pourrait donc s’achever avec une nouvelle breloque en or pour celui qui poursuivra en STAPS l’an prochain, en distanciel avec le Creps de Boulouris. « Jusqu’à lundi midi et la fin du Bac, je n’y pensais pas trop. Mais maintenant, il est clair que c’est là mon objectif », annonce le Fréjusien. Après, « tout dépendra du déroulement de la course », mais le champion d’Europe assume clairement son statut, sinon de favori, du moins de très sérieux outsider.

Comme il l’a fait en Pologne à la fin mai, certes avec une situation quelque peu différente puisqu’une demi-finale permettait au préalable de sélectionner les meilleurs pour l’ultime triptyque (Léo avait a        ainsi remporté la sienne). « J’étais assez confiant, raconte-t-il. Même si j’étais tombé à vélo juste avant, même si j’arrivais à peine à plier le bras et si, du coup, j’avais peu nagé avant l’épreuve ».

À Montréal, Léo pourra compter sur le soutien de la famille entière, à commencer par sa mère Sandrine, présidente de la section Triathlon de l’AMSLF

La Coupe d’Europe en ligne de mire

Partis à trois sur la “demi“, Léo et ses adversaires contrôleront la fin de course. Pour la finale, « le sors bien de l’eau, je reste pas trop éloigné des gros coureurs sur le vélo. Puis, sur la CAP, j’essaie de partir vite, je contrôle les attaques. On arrive à quatre pour le sprint, et je réussis à contenir la dernière attaque du concurrent italien, pour m’imposer au finish », l’un des points forts du Fréjusien, a fortiori sur un Super Sprint.
Ces qualités, il conviendra d’en faire montre sur le one-shot que sera le championnat du monde (départ, 10h sur place, 16h en France). « Pas de droit à l’erreur en effet, il ne faut pas se manquer. »

Léo Fernandez donnera tout en tout cas sur ce championnat du monde, avant de goûter quelques vacances et de viser une deuxième partie de saison axée sur des manches de Coupe d’Europe Élite. « Je ne sais pas encore lesquelles, j’étudierai en temps utiles avec mon coach Raphaël Serrapica ce qui me paraîtra le plus propice et le mieux approprié pour moi. »
Un coach qui lui a permis de bien évoluer cette année, gagnant également en expérience. S’il s’estime au niveau de la D1 sur la natation et le vélo, Léo Fernandez sait qu’il doit « encore progresser sur le dernier volet, la course à pied ».

À 19 ans tout juste, Léo Fernandez a tout l’avenir devant lui.

La ville de Montréal sera également l’hôte d’une manche des WTCS (World Triathlon Championships Series), la 3e après Yokohama et Leeds