Après deux tours de Coupe “SUD“ de France (succès à Istres Côte Bleue 89-78 avant d’enchaîner à Vitrolles (117-68, avec -21 de handicap initial, les Vitrollais évoluant en Régionale 2), le Fréjus Var Basket entre de plain-pied dans la compétition en ce dernier samedi de septembre, avec une première journée de Prénationale masculine les invitant à aller défier la réserve du SMUC dans la capitale phocéenne. Dur.
Pis même, les joueurs est-Varois enchaîneront un deuxième déplacement de rang la semaine prochaine (aux Métropolitains de Nice) – dur, dur – avant d’enfin se découvrir à domicile devant l’US Grassoise d’un certain Florent Hernie – dur, dur, dur !

Aux côtés de son compère de longue date Johan Macé, Jordan Grandisson devra apporter expérience, constance et sérénité au groupe fréjusien pour envisager quelque chose dans ce championnat 2022-2023

La PNM ramenée de trois à deux poules mixées

C’est à nouveau une formule remaniée qui prévaut cette saison, avec une Prénationale ramenée de trois à deux poules avec deux groupes mêlant “à qui mieux-mieux“ les quatre départements en lice (06, 83, 13, 84). Où l’on s’aperçoit surtout que le Var fait figure de parent pauvre puisqu’hors Fréjus, l’on n’y dénombre plus qu’une entente Bandol-Sanary, regroupée en IE-CTC (*) et le seul BC La Garde, ennemi intime du FVB avec qui la lutte aura été “fratricide“ la saison passée pour la place de dauphins de La Londe, deux équipes d’ailleurs versées dans l’autre poule (A), la formation de la cité romaine évoluant dans la poule B.

Pas de déplacement intradépartement donc pour les troupes de Franck Bis, lequel a donc rempilé pour « au moins » une saison, dit-il, avant de se justifier, « autant j’avais annoncé venir “au secours“ du club l’an passé, sans vouloir me projeter davantage, autant je me suis ensuite découverte l’envie, c’est vrai, d’effectuer au moins une saison complète ». Avec un projet discuté, un effectif souhaité – « avec un axe prioritaire, renforcer le secteur intérieur, par trop limite l’an passé » –, et une volonté chevillée au corps dont… il n’arrive tout bonnement pas à se défaire pour l’instant. « Mais les années passent aussi et je ne vais pas continuer ainsi encore des années et des années », prévient-il.

Le stress de la rentrée…

Pour l’heure néanmoins, Franck Bis et son staff – Laura Toselli, « je ne sais pas comment elle fait pour faire tout ce qu’elle fait mais un constat est certain, elle s’investit énormément », à Jean-Noël Bertrand, « qui s’occupe des stats, conduit le mini-bus, etc. », en passant encore par Jean-Charles Balme, préparateur physique – sont à fond dans cette saison qui commence avec une énorme envie.
Et un peu de stress aussi au moment des trois coups – « c’est un peu notre rentrée scolaire aussi… » –, et cette envie de « savoir si l’on s’est trompés ou pas, si notre prépa ‘ a été bonne ou pas », si… plein de choses en fait.

Karim Ghars (en haut) et Bojan Colic vont apporter taille et masse à l’intérieur de la raquette fréjusienne, un secteur beaucoup trop léger la saison passée

Trois départs ont marqué l’intersaison, ceux de Flo’ Hernie, retourné dans son club d’origine (Grasse), d’Anis Ghars et de Rudy Fournier. « Trois éléments importants, surtout les deux premiers, et deux intérieurs dans un secteur qui n’était déjà pas notre point fort, analyse le coach fréjusien. C’est pourquoi, je le répète, le recrutement était axé là-dessus avant tout. » Avec, premier renfort, qui était là puisqu’il jouait en équipe (2), Karim Ghars, frère de… son frère, mais aussi Bojan Colic. Deux hommes qui “connaissent la maison“ (comme on dit) et qui apporteront masse et expérience dans la raquette. Avec les deux jeunes Paul Destelle et Charles Bertrand, ce dernier qui « m’a annoncé vouloir s’investir davantage sur un rôle fort à l’intérieur ».

Trois départs, trois arrivées

Une troisième recrue était souhaitée dans la raquette – « un jeune que j’avais déjà eu au Cannet-Rocheville, parti sur Lyon et dont je pensais qu’il voulait revenir dans le sud » –, mais cela ne s’est pas fait et c’est au contraire sur la mène que Franck Bis a enrôlé un nouvel élément sur les postes 1-2, Kevin Truong (1,85 m), qui revient dans sa ville natale après trois saisons au sein des Hawks de Rockhusrt University (Kansas City, NCAA2 et ligue NAIA), et auparavant passé par Lorgues notamment (cadet France en 2015-2016).

Le roster fréjusien est complété par des garçons déjà au club l’an passé, mélange d’“anciens“ expérimentés (Johan Macé, Jordan Grandisson, Yamine Boumaaza) ou encore de jeunes loups affamés (Dorian et Bastien Laemmel, Anthony Soler, Jordan Lesdema).
Un groupe de 12 joueurs comme souhaité par le coach, sachant qu’il y a désormais cinq “brûlés“, soit « cinq noms qui ne peuvent jouer avec la réserve », comme Franck Bis l’avait souhaité. « Je voulais même un groupe de 14 pour pouvoir pallier toutes les situations et absences quelconques (par exemple, un Karim Ghars indisponible toute cette semaine du fait d’un petite intervention bénigne mais qui l’empêchera de jouer samedi). Mais là, c’est déjà bien. D’autant que je peux également compléter avec quelques U20, il y a des bons chez les jeunes… »

Kevin Truong direct from Rockhurst University…

Un investissement exigeant mais nécessaire

Maintenant, le niveau prénational, s’il n’est pro, s’érige déjà comme une antichambre du championnat de France qui exige presqu’un « engagement de joueur professionnel, tant physique que mental, ce que je ne peux décemment pas demandé à mes joueurs tout le temps, eu égard à leurs occupations professionnelles à côté par exemple ».
Pour autant, au regard de la complexité de la Prénat’ – «  un championnat difficile, il est parfois plus dur d’en sortir que de se maintenir en N3 ensuite », notons ainsi que l’US Rognonas et l’ESCA Londaise, les promus qu’affrontait Fréjus l’an dernier comptent deux victoires en deux matches… –, il convient de trouver cette alchimie, cette entente complice entre tous les membres d’un groupe. « Mais il a presqu’autant d’humain à gérer et cet aspect n’est certainement pas le plus simple… »
Pour l’heure en tout cas, c’est empli d’espoir et d’envie que le Fréjus Var Basket ira défier la réserve smuciste ce samedi pour les trois coups du championnat 2022-2023.

 


 

(*) IE-CTC : derrière cet acronyme pour le moins “barbare“, signifiant littéralement Inter-équipe et Coopération Territoriale de clubs, se cache un outil de développement de la pratique sportive sur un territoire. En vulgarisant la chose, on dira qu’il s’agit là d’un regroupement de plusieurs clubs – ne disposant pas nécessairement de moyens humains (effectifs) et financiers nécessaires pour s’engager de manière individuelle – au sein d’une équipe commune. Deux obligations à remplir : disposer d’une école de mini-basket par club et d’une école d’arbitrage au sein de la CTC, et une “altitude“ maximale (la Nationale 2).
Deux IE-CTC sont engagées en Prénationale masculine, toutes deux dans la poule B : IE-CTC Bandol – Sanary BC et IE-CTC Basket Côte Bleue – Istres Sports BC, l’équipe dominée en ouverture de Coupe SUD par Fréjus.

Anthony Soler, Dorian ou encore Bastien Laemmel, trois des “guards“ pour lancer le jeu de vitesse à la “sauce“ fréjusienne