Vous avanceriez les Jeux olympiques de Paris-2024… au week-end prochain que, sur sa lancée, sur son état de forme, Pauline Ferrand-Prévot irait sans nul doute chercher le seul titre qui lui manque, ce titre olympique du cross-country… olympique. Mieux même, “PFP“ irait à coup sûr quérir un autre or sur le XCC, ce fameux short-track, qui lui sied de mieux en mieux, pour peu que celui-ci revête un costume aux cinq anneaux d’ici là…

Quatre sur quatre pour finir : Pauline Ferrand-Prévot est bel et bien la reine de cette fin de saison sur le cross-country, qu’il soit en format court ou en format olympique (@UCI_MTB / Michal Cerveny)

Sacrée championne du monde de ce format court il y a 10 jours aux Gets, la vététiste tricolore licenciée à l’AMSL Fréjus VTT récidivait 48 heures plus tard sur le XCO, ses 10e et 11e couronnes mondiales, tous types de cyclisme confondus, de la route au cyclo-cross en passant bien évidemment par le mountain-bike.

Énormément (et logiquement) sollicitée au lendemain de ce double sacre, la Rémoise n’a pas vraiment eu le temps de récupérer puisqu’elle a traversé les Alpes dès le milieu de semaine, passant des Gets et la Haute-Savoie à Val di Sole dans le Trentin, pour la grande finale de la Coupe du monde.
Pour autant, elle n’en a pas moins profité jusqu’au bout de ce pic de forme préparé minutieusement depuis la mi-juillet, et dominer toutes ses concurrentes, tant sur le format court vendredi soir que le format olympique ce dimanche après-midi.

Un peu plus d’1h20 pour aller chercher une nouvelle victoire sur une étape de Coupe du monde pour la championne du monde, Madame Pauline Ferrand-Prévot !

Loana Lecomte, une championne d’Europe
dauphine de la championne du monde

De l’argent sur les championnats d’Europe (XCO) à Munich derrière sa compatriote Loana Lecomte il y a deux semaines tout juste, de l’or accroché au coup et surtout deux tuniques arc-en-ciel adoptées pour une année complète il y a huit jours dans la station haut-savoyarde, et deux victoires en Coupe du monde pour clôturer la saison, à chaque fois devant Loana Lecomte, celle que tout un chacun s’est peut-être un peu vite accordé à présenter comme son héritière. Mais “l’ancienne“ a encore de beaux restes et rien ni personne n’aura pu arrêter “PFP“ sur cette fin d’été.

À 30 ans tout juste (depuis février), Pauline Ferrand-Prévot est véritablement au sommet de son art, et voit en cela la concrétisation des changements apportés cette année à sa préparation. Depuis sa participation à l’Absa Cape Epic en février – raid dans le désert sud-africain, course à étapes et par équipe de deux, d’ailleurs remportée avec la “locale“ Robyn de Groot – à de nouvelles expériences notamment sur l’enduro, mais surtout définitivement installée sur la Côte d’Azur et engagée auprès du couple Ravanel. Non sans conserver son autre entraîneur, le Sud-Africain Barry Austin.

Cécile et Cédric Ravanel avec Pauline Ferrand-Prévot, tout un travail qui a commencé sur la piste “olympique“ du Creps de Boulouris et qui a trouvé une formidable récompense en cette fin de saison (© Franck Cluzel)

Pauline, l’as qui fait sa paire de Cédric et Cécile

Mais l’essentiel de son entraînement s’est fait du côté du Creps de Boulouris, sur les sentiers de l’Estérel avec les conseils tactiques de Cédric Ravanel et davantage techniques de… Cécile Ravanel.

Difficile à partir de là de contester la valeur du couple Ravanel, lui-même ancien médaillé mondial, et également aux conseils de Valentina Höll, la jeune Autrichienne devenue championne du monde de DHI aux Gets, d’Antoine Vidal, vice-champion du monde juniors de DHI, vainqueur de la Coupe du monde EWS, catégorie U23…
C’est encore le travail de tous les instants, de tous ces moments passés au bord des pistes à filmer, décrypter et analyser les meilleures trajectoires qui soient, à la recherche des centièmes de seconde qui feront la différence…

Alors, ces quatre victoires sur ses quatre dernières sorties, Pauline Ferrand-Prévot a d’abord mis son talent, son expérience, son intelligence de course, son travail en évidence, c’est certain. Mais elle a aussi indéniablement mis sur le devant de la scène ses deux coaches…

Bravo à tous !

Loana Lecomte et son maillot de championne d’Europe, trop juste pour aller chercher la patronne dont elle reçoit ici l’accolade après avoir franchi la ligne du XCO