Coupe du monde VTT cross-country et descente :

 

Val di Sole, la station du Trentin italien, accueille en cette fin de semaine la grande finale de la saison pour ce qui concerne le cross-country, en format cour (XCC) ou olympique (XCO), mais également la descente.

Voici une semaine, la station haut-savoyarde des Gets était l’hôte des championnats du monde de la spécialité. Et toute la colonie des vététistes a encore les oreilles qui bourdonnent d’un engouement et d’une effervescence énormissimes, d’encouragements dignes des grands stades de football et de cet envahissement de la piste à l’arrivée de la descente masculine.
Car, et c’est également là ce qui aura marqué ces Mondiaux, Français et Suisses se sont livrés un formidable duel, finalement remporté par les Tricolores (12 médailles à 13 certes, mais 5 vs 4 du plus beau métal) ! Dont ce triplé magique en DHI masculine (Bruni devant Pierron et Vergier, Vidal 14^e à moins de 7 secondes de l’or) amenant les supporters français jusqu’au pied du podium pour communier avec ses favoris !
Une échéance mondiale encore magnifiée par le doublé de Pauline Ferrand-Prévot sur les deux épreuves du cross-country (XCC-XCO).

“PFP“ – XCC : de Petropolis à Val di Sole en passant par les Gets

Mais pas le temps de savourer pour la désormais détentrice de 11 titres mondiaux (VTT, route, cyclo-cross, individuels et par équipes), et tout le grand barnum du VTT de cross et de descente qui a, dès le lendemain de ces Mondiaux, gagné le Val di Sole pour apporter la plus belle des clôtures à la Coupe du monde, débutée à Lourdes (DHI) ou Petropolis au Brésil (XCC, XCO) voici déjà cinq mois.

Depuis, beaucoup de choses se sont passées, des promesses tenues d’une Loana Lecomte à l’avènement de la Suissesse Alexandra Keller sur le XCC (elle a remporté le général de cette Coupe du monde ce vendredi soir), de la suprématie tricolore sur les épreuves de descente (Pierron en tête du général), à tout le moins la présence toujours prégnante d’une Myriam Nicole.

Dans la roue des Ravanel, on retrouve…

Mais à côté de ces champions, on en retrouve d’autres, beaucoup étant titulaires d’une licence à l’AMSL Fréjus VTT, quand bien même ils appartiennent à différentes structures professionnelles. Comme le “BMC MTB Racing“ (Pauline Ferrand-Prévot), le “Commençal – Les Orres Team“ (Antoine Vidal en Élite, la junior Alizés Lassus, le plus français des Britanniques, Jack Piercy, lui aussi junior, la Suissesse Lisa Baumann), le “Rockshox Trek Race Team“ (“Vali“ Höll), le “Commençal VEE“ (Léo Abella)… Tous ont ce point commun, celui d’appartenir au groupe qui s’entraîne sur les terres fréjuso-raphaëloises, bien souvent sous les directives du duo Ravanel, Cédric et Cécile.

Cédric, justement qui revient sur les performances de ses poulains au quotidien, lui qui, laissant l’aspect sportif (technique et préparation physique) à son épouse Cécile, apporte davantage un œil extérieur, notamment avec l’analyse vidéo des passages de “ses“ coureurs mais également de la concurrence. « Valentina Hölle, c’est du “100 % Ravanel“ en effet. Pareil pour les vététistes du Fréjus Gravity. Avec Cécile, c’est un tout, on se complète. Le sportif avec Cécile, l’analyse davantage avec moi, je regarde les trajectoires, donne les lignes, celles où on peut gagner des millièmes, celles des concurrents, je propose des superpositions d’images, tout cela en direct live, des images que les garçons et filles peuvent visionner en remontant au départ en télésiège. » Un pilotage optimisé pour aller chercher les meilleures performances possibles.

À travers son contingent, tous ces pilotes portent haut les couleurs de l’AMSL Fréjus VTT, avec cette conséquence de l’ombre, et ces quelque 160 licenciés à la section fréjusienne, soit au niveau du judo, du taekwondo, de la boxe entre autres…

Ferrand-Prévot : “Pauline la science“

Et bien sûr, il y a l’extra-terrestre, “l’ancienne“ (30 ans) plus jeune que jamais, “PFP“ ! « Que veux-tu que je te dise ? ajoute à son sujet Cédric Ravanel. Elle a préparé minutieusement son affaire de son côté, avec son stage en altitude, ses impasses sur la Coupe du monde, son sens tactique, son assiduité, son intelligence… Déjà sur la Coupe d’Europe (XCO), elle était présente (2^e derrière sa compatriote Loana Lecomte, Ndlr) et là, il y a un choix tactique autant que risqué de partir avec un semi-rigide. » Pauline a perdu du poids sur sa prépa physique, « elle en a encore gagné avec ce choix de matériel. Le but était certes de minimiser les écarts sur les descentes, mais surtout de faire exploser les concurrentes dans les montées. Ce qu’elle a parfaitement réussi, elle a flingué la course dès la première boucle, elle a tué le moral des adversaires ! »

Et Cédric, joint jeudi dernier, d’évoquer cette finale de la Coupe du monde, « elle va faire le job sur cette étape c’est sûr. Mais il faut savoir que maintenir un pic de forme comme cela, c’est quinze jours, trois semaines, c’est déjà plus difficile. Logiquement, là, elle est sur la pente descendante sur cet aspect. Mais elle y av sans aucune pression, c’est certain et on verra ».

“PFP“ – Verstappen, même traj’

Et l’on a vu, avec cette première victoire sur la course XCC, remportée au sprint et à la faveur d’un dépassement à l’intérieur du dernier virage sur Loana Lecomte, tout à digne d’un Verstappen sur Hamilton pour aller chercher un titre mondial en F1 !

 

Avant de retrouver la championne du monde sur le XCO ce dimanche, place est laissée aux descendeurs en cette journée de samedi. Avec, chez les Élite féminines, une Valentina Höll en tête des qualifs, alors que la jeune Lisa Baumann a fait le 8^e chrono de cette séance, la 13^e de Jack Piercy sur la qualif’ de la DH juniors. Performances en retrait pour l’heure pour les Vidal, Lassus, Abella…

« Aux Gets, Antoine (Vidal) a prouvé qu’il était un très bon jeune (14^e à 17 ans, à 6’’683 de Bruni, le plus jeune du Top 15), c’est cool. Il est à 3’’ du podium, c’est remarquable quand même ! Alizés (Lassus) était très bien en qualif (4^e), elle tombe en finale et termine 8 et, s’il y a encore un gros “gap“ à son niveau (à 43’’ de la lauréate, Ndlr), elle progresse bien. Enfin, Jack (Piercy) a été très malheureux, puisqu’il déraille juste après le départ et fait toute sa descente “less chaîne“. Aussi, son résultat (11^e, à moins d’un dixième de seconde du Top 10, Ndlr) est remarquable, il ne pouvait vraiment pas faire mieux. »

Dans quelques minutes, les dernières descentes de la saison mettront donc un terme à cette campagne #2022. Il sera alors temps d’en dresser le bilan, mais l’on sait déjà qu’il sera bon, très bon même…