Pour qui s’est baigné dans une mer flirtant avec les 28-29° tout au long de l’été, l’eau aura pu paraître un tantinet fraîche, mais les 18° relevés n’auront pas dissuadé certains (peu on le concède) d’affronter les flots en simple maillot de bain.
Un vent d’ouest qui tombera en fin de matinée pour mieux revenir en début d’après-midi, engendrant un contre-courant qui verra certains concurrents, les moins aguerris, sembler faire du sur-place, notamment à la sortie du port ou encore sur la parallèle à la digue pour rejoindre la plage de la Thalasso, une légère houle qui verra tous ou presque « boire beaucoup d’eau, manquer des respirations et, à force, en apnée, ce n’est pas facile ».
Mais tout au long de la journée, du premier départ à 9h20 à la dernière remise des prix en milieu d’après-midi, le soleil se sera montré de plus en plus généreux, permettant à l’air ambiant (entre 25-28°) et aux nageurs de se réchauffer.

C’est la lutte finale… et même un sprint final sur l’arrivée du 1500 m entre Romain Pourcel et… Romain Béraud ! (© Ph.Corbin)

Le Challenge pour les plus audacieux !

Toujours est-il que le Port-Fréjus Canal Trophy #2022 – seule épreuve en eau libre dans l’est-Var, particulièrement chère à Xavier Tranchant, président de la section natation de l’AMSLF mais aussi à Glenn Fauchon et Philippe Manon, respectivement directeur de la SPL Port-Fréjus et maître de port – aura connu un franc succès d’estime, attirant un peu plus d’une centaine de concurrents, une bonne vingtaine de plus que l’édition précédente.
Peut-être aux trois distances (3000 m, 1500 m, 5000 m dans l’ordre de passage) l’ajout d’un Challenge regroupant les trois courses aura-t-il également contribué ? Quand bien même certains abandonneront avant même la sortie du port, ayant sans doute présumé de leurs forces… Sauf pour les nageurs spécialisés en longue distance, « ce Challenge représente un 10 km », note Xavier Tranchant.

Mise à l’eau à l’îlot avant de rejoindre (sous) la passerelle pour le départ officiel

Redonner son sens à l’épreuve en partant du port

Car, après un départ et une arrivée jugés au même endroit en 2021 (petit rappel, l’épreuve avait dû être annulée en 2020, faute d’une eau atteignant les 15° règlementaires pour autoriser une course en eau libre), autorités du port et organisateurs avaient décidé cette fois de lancer ce Port-Fréjus Canala Trophy du cœur même du port (mise à l’eau depuis l’îlot, départ sous la passerelle principale). « D’où aussi l’évolution de la dénomination de la manifestation de “FRÉJUS“ Canal Trophy en “PORT-FRÉJUS“ Canal Trophy, le terme “canal“ présent depuis le début (2018) pour… le canal formé par le port », remémore Xavier Tranchant.

Comme toute épreuve du genre, elle ne pourrait avoir lieu sans une organisation conséquente tout autour d’Hélène Martinache, directrice sportive de l’AMSLF Natation, et de son équipe, de Mathieu Brun-Rigaud (président de l’AMSLF Club Nautique) et de toute l’équipe de la Base nautique Marc-Modena – pour assurer la sécurité sur l’eau, et en profiter au passage pour célébrer le demi-siècle de son responsable, Sébastien Grenier – et enfin d’une quarantaine de bénévoles bien évidemment indispensables !

Côté sportif, le plateau était en majeure partie de concurrents avant tout présents pour passer un bon (enfin, pas toujours) moment et repousser au maximum leurs limites. Mais aussi de sportifs de haut niveau, à l’image d’une Mathilde Gautier, triathlète du club du Tri Val de Gray et entraîneure au SRNS(aint-Raphaël Natation), d’une Lou-Anne Barniet, du SRN également, 4e aux derniers championnats de France 25 km au Canet.
Les deux se seront d’ailleurs bien “tiré la bourre“ sur les deux distances où elles s’étaient engagées (3000 puis 1500 à suivre) et, à chaque fois, la triathlète aura devancé son adversaire de quelques (24 puis… 1 minuscule petite seconde). Gautier prend la 4e place d’un 3000 m (Barniet 5e) revenant à Romain Pourcel (SRN), la 2e du 1500 (là encore tombé dans l’escarcelle du Raphaëlois), Lou-Anne Barniet deux rangs plus loin.

Départ donné du cœur de Port-Fréjus, sortie dudit port avec une première bouée qui vous amène à longer la digue… à contre-courant. Puis une puis deux sorties à l’australienne avant de replonger dans une eau pas forcément très calme…

Pourcel à 4 minutes du grand chelem

On l’a vu, Pourcel n’aura laissé que des miettes à ses concurrents, vainqueur devant Romain Béraud (Team AB) et son coéquipier Tom Guillamin sur la course inaugurale, l’emportant sur la plus courte distance au programme… devant Gautier, Béraud et Barniet.
Même s’il laisse finalement passer le grand chelem ne terminant “que“ dauphin (à 4’01) du Marocain de Cannes, Rafik Chouchar – ce dernier n’ayant disputé que ce seul et unique 5000 m –, Romain Pourcel, s’impose logiquement au cumul des trois classements (2h04’13), pour remporter le Challenge, 1er du nom, devant deux pensionnaires du Team AB, Romain Béraud (2h09’54) sur la 2e marche du podium après être parti un peu trop fort sur le 5000 et y avoir au final concédé plus de 5’) devançant son partenaire de club, Alain Barrucand (2h17’13).

Côté féminin, encore une Rhodanienne en la personne d’une omniprésente Fanny Martinerie (par ailleurs 7e au scratch en 2h30’23), devant Carine Battie (Venissieux, 3h04’54) et Françoise Dieudonné-Ruetsch (Nage Libre France, 3h33’56).

… et puis l’arrivée, exténués à l’image de Lilian Schlienger (4e du 5000 m) et Émilie Dumont juste derrière à la 5e place. Avant de savourer le podium, ci-dessus Mathilde Gautier (1ère), Lou-Anne Barniet (2e) et l’Amséliste Dina Rahal ! Ou encore Valentine Gastou ci-dessous

Les Amsélistes présents dans leurs eaux

Pour finir, on ne manquera pas de saluer les performances des nageurs amsélistes.

Celle de Dina Rahal, 13e scratch du 3000, 3e féminine à 5’57 du vainqueur, pour sa première sur cette distance – « l’an dernier, j’avais fait le 1500. Là, c’est dur avec cette sortie à l’australienne qui casse les pattes et qui oblige à faire grimper le rythme cardiaque en repartant. Mais oui, je suis contente de ma course ».
Celle (en double) de Lilian Schlienger, 6e du 1500 à 25’’ de Pourcel et 4e du 5000 à 6’25 de Chouchar), « forçat qu’on a voulu tester un peu c’est vrai », reconnaissait le président.
Celle d’Émilie Dumont encore, une médaillée de bronze (400 m 4 nages) aux Europe Masters à Rome il y a un mois, qui se montrera ravie de sa 5e place (scratch 5000 m), juste derrière Lilian Schlienger qu’elle aura guidé tout au long de l’épreuve. « Sur la ligne de départ, Lilian m’a dit que c’était son premier 5000, je lui ai alors dit de m’écouter et de faire ce que je lui disais. Au final, il m’a bien écoutée et j’en suis ravie. » Avant d’avouer « à titre perso, j’en ai “ch…“, c’est hyper dur, mais je suis bien contente de mon temps (1h09’59 à 8’43 du lauréat). C’est vrai que je n’étais pas plus enthousiaste à l’idée de faire cette course et que je l’ai un peu faite pour le club et Xavier, mais c’est tout de même une belle épreuve ».
Celles encore de Soren Auger (14e 3000 m) ou, sur le 1500 m, d’Enzo Napoli (7e), Raphaël Brindeau (12e), Lucas Schauenbourg (13e), Mahé Le Brun (17e), sans oublier les Tisset, Balhadji, Besnier, Dumont, Gastou, Elloto, Suc, etc.

 

Bravo à tous et merci pour cette belle journée estivale d’automne…

Et joyeux 50 ans à Sébastien Grenier !


À VOIR ICI LES GALERIES PHOTOS ET LES MEILLEURS MOMENTS DE CHAQUE COURSE (Photos © Ph. Corbin)

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Retrouvez ICI tous les résultats :
• course #1 3000 m
• course #2 1500 m
• course #3 5000 m
Challenge 3 courses


 

Telle est photographiée qui croyait photographier…

La dame là (Hélène Martinache), elle a passé sa journée au téléphone… Et le monsieur en rouge (Xavier Tranchant), il n’a pas arrêté de tchatcher… Moi, j’dis ça, j’dis rien…