Cross-country : la traileuse Manon Gras aux “Inter“ dimanche à Fréjus :

 

Un simple coup d’œil à son palmarès suffit à comprendre à qui on a affaire. Manon Gras a pris part à son premier trail officiel à La Turbie en décembre 2019. Un trail long (29 km), bouclé en 3h37’42, pour une 17^e place au général et une première victoire chez les féminines !
Depuis celle qui est aujourd’hui kiné (au cabinet des Plaines de Saint-Raphaël) a couru 23 autres épreuves du genre, en majeure partie des “longs“ et quelques Ultra. Elle compte 10 victoires chez les féminines, 6 2^es places ! Peux mieux faire, toujours, mais avouez tout de même que c’est pas mal (voir ses résultats ci-dessous) !!! Et sa dernière perf’ reste celle réalisée sur “The Race“ dimanche dernier, le Trail de 30 km d’Èze où elle signe la 14^e marque finale (3h20’52), soit la victoire chez les féminines !

Victoire féminine à Èze dimanche dernier !

Ce dimanche 19 février, sur la Base nature de Fréjus, à domicile donc, Manon Gras sera engagée au départ des championnats interrégionaux de cross-country – la compétition hivernale en athlétisme –, portée par ses deux récents titres chez les seniors féminines, aux départementaux de La Crau il y a un mois (2^e du scratch final derrière Natacha Moreau), puis début février (le 5) à Marseille. À Fréjus dimanche, Manon s’aligne sur le cross… long (8310 m) bien évidemment – « déjà que pour moi, 8 km, c’est court », rigole-t-elle – mais n’ira pas aux “France“ de la discipline quand bien même elle obtiendrait son sésame dans 48 heures.

Les championnats de France se disputent en effet le 12 mars prochain, à l’autre bout de l’hexagone pour les Sudistes que nous sommes sur le parcours finistérien de Carhaix. Et les “France“ de trail long, eux, sont programmés une semaine plus tard seulement, Donc, « cela veut dire pour moi que ce n’est pas possible. Rien que le déplacement et la récupération ensuite posent un problème… »

Un mois avant les “France“ dans les Causses

Et puis surtout, la “vraie“ discipline de prédilection de Manon Gras demeure le trail, 5^e (et 3^e en catégorie seniors) de ces mêmes championnats nationaux la saison passée (5h50’58 sur les 51 Km du Trail de la Pastourelle, support des championnats). Et le 19 mars, Manon s’élancera sur les 68 km du Trail de la Cité de Pierres, support des “France“ 2023, en plein cœur de l’Aveyron et du “Territoire Causses et Cévennes“. « C’est une région et un terrain que je connais, car on n’est pas loin de Millau où se court le Festival des Templiers. »

Cette épreuve aveyronnaise sera surtout sélective pour les championnats du monde de début juin à Innsbruck (Autriche). Même si « beaucoup des filles qui sont championnes du monde en titre par équipes (titre conquis en Thaïlande à la faveur de la victoire en individuel de Blandine L’Hirondel, des 6^e et 7^e places respectives d’Audrey Tanguy et Marion Delespierre, Ndlr) risquent d’être reconduites de fait, et qu’aller chercher une place dans la sélection sera très dure ». Surtout, ces “France“ 2023 devraient être parmi les plus relevés de ces dernières années, aussi « y faire un Top 10 serait déjà une énorme performance ».

Encore toute jeune dans la discipline

Sans oublier le fait, et sans faire injure à Manon, que les filles précitées possèdent, et une expérience, et un palmarès, autrement plus conséquents que celui de notre Amséliste, qui leur rend également quelques années (27 pour la Fréjusienne contre 31 à 35 ans). Nonobstant encore le fait que si elle a toujours apprécié la course à pied – « comme beaucoup, j’ai découvert les cross au collège et j’étais toujours bien placée » –, la traileuse n’a réellement repris la course (et le trail) qu’en 2019, « à la sortie de mes études de kiné ». Ont suivi deux années difficiles pour les raisons que l’on connaît – avec, notamment, nombre de compétitions sportives annulées, fussent-elles en plein air et pleine nature – où Manon aura couru, certes, mais en s’entraînant seule. « Je n’ai rejoint l’AMSLF que début 2022, pour venir travailler ma vitesse avec le groupe de demi-fond d’Akim (Zilali, Ndlr). ».

Amséliste depuis janvier 2022

Bien lui en a pris parce que « j’ai vraiment progressé dans ce domaine, améliorant tous mes chronos. Et puis, le haut niveau en trail impose tout autant aujourd’hui d’être rapide aussi pour rivaliser ».
Ses récents résultats sur les cross sont également là pour le démontrer. « Tous les trailers s’alignent sur les cross en hiver » même si, encore une fois, là n’est pas la tasse de thé de Manon. « Je suis un peu “diesel“ en plus donc, sur des courtes distances… », ce n’est certes pas là que notre Amséliste va pouvoir donner sa pleine mesure. En revanche, « je vais être davantage capable de courir plus fort et de tenir un rythme plus longtemps que d’autres ». Pour cette raison, la kiné est-varoise préfère le trail, long de préférence, « à partir de 45,50 voire 60 kilomètres, ce sont là mes distances de prédilection. Après, peu importe le terrain, roulant ou cassant, j’ai la chance d’être relativement polyvalente et de bien m’exprimer sur tous types de parcours ».

Le parcours “casse-pattes“ du cross de Fréjus

Y compris sur le parcours sélectif et “casse-pattes“ qu’a concocté Yves Brénier sur ces Interrégionaux de cross dimanche sur le site de la Base nature. « Effectivement, nous nous y sommes entraînés la semaine passée et il y a quelques passages plus difficiles », atteste la championne fréjusienne.
Ces “Inter“ seront la dernière sortie (en compétition officielle) de Manon Gras avant le rendez-vous aveyronnais. « La semaine prochaine, j’ai programmé un week-end “choc“, trois jours dans les Cévennes avec quelque 100 km de course au total. » Parce qu’ensuite, place sera laissée au Trail. Long. Et ses championnats de France !

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