Voici un tout petit plus de quatre ans (le 8 mars 2019 exactement), GUSTAVE TAMBA était pour la première fois sacré champion de France professionnel des super-moyens. Un palmarès qu’il a depuis joliment fait fructifier avec son entraîneur de toujours, YANNICK PAGET, ajoutant deux couronnes nationales supplémentaires et une ceinture de l’Union européenne (pour la défense de laquelle il voit malheureusement beaucoup de potentiels adversaires se désister).
Et ce premier titre, c’est sur ce même ring du Palais du Littoral de Grande Synthe que Gus’ s’était imposé au terme d’un combat épique contre Ismailov. Un duel à couteaux tirés, où Tamba fut envoyé au tapis et compté dès le round inaugural, avant lui-même d’envoyer son adversaire au tapis, cette fois pour le compte.
Les spectateurs nordistes attendaient d’ailleurs avec impatience le retour du Fréjusien, et se montrèrent fort marris d’apprendre dernièrement le renoncement de “Marvelous“ Gus’.
Mekki en a tellement envie…
Mais peut-être supporteront-ils de fait un autre Fréjusien ce vendredi soir, lui aussi lancé dans l’arène chaud bouillante. Car MEKKI SAHLI, poids lourd amséliste – dont Paget dit depuis longtemps qu’il « sera son(mon) prochain champion de France » en qualité d’entraîneur – y dispute précisément le titre face à DAVID SPILMONT. Le hic, c’est que si Ismailov, adversaire de Gus’ il y a quatre ans, était Nantais, Spilmont, lui est un pur ch’ti, natif de Fourmies dans l’Avesnois, fut-ce à la limite de l’Aisne ! Département qu’il a d’ailleurs rejoint puisqu’il y est licencié à une vingtaine de kilomètres, au Boxing Club Saint-Michellois ! Et connaissant la ferveur des supporters ch’tis dans leur région, on se doute que Spilmont ne manquera pas de soutiens ce soir.
Mais ce n’est pas un fait qui soit de nature à effrayer “notre“ Mekki de Fréjus, pas davantage « le fait, disait-il récemment, que ce combat n’ait été officialisé que tout dernièrement », suite au renoncement de Siril Makiadi. Une confrontation que David Spilmont, lui, préparé donc depuis un petit moment déjà.
Le RV manqué aux Arènes en juillet dernier…
De toute façon, « je suivais un rythme assez traditionnel d’entraînement », ajoute-t-il, lui qui ne peut réellement couper comme le font d’autres boxeurs moins lourds et qui se réadaptent de fait plus facilement à un schéma de préparation. Enfin, « si on me propose un championnat de France, je ne vais quand même pas refuser »…
Et Yannick Paget n’est pas davantage inquiet par ce “désavantage“ qui n’en est pas réellement un. « Spilmont est un gaucher, boxeur avec un peu plus d’expérience, un peu plus grand que Mekki (+ 4 centimètres, Ndlr), avec une plus grande allonge. Mais au vu de l’enjeu, du fait d’avoir vu cette ceinture lors de la pesée, Mekki est tellement motivé et il a tellement envie… »
Bref, le rendez-vous manqué lors du dernier “Gladiator Arena Boxing“ en juillet 2022 aux Arènes (le boxeur nordiste était le premier nom annoncé pour affronter Mekki) aura donc bien lieu quelques mois plus tard, et avec une magnifique ceinture en jeu !
CLÉMENT LUBRANO VEUT LUI AUSSI SON CHAMPIONNAT DE FRANCE
Pour sa part, s’il ne revêt pas la même importance que celui que livrera son partenaire fréjusien, le combat de CLÉMENT LUBRANO face au sociétaire de Beuzeville, LANCELOT PROTON DE LA CHAPELLE, n’est pas si anodin que l’on pourrait le penser. Car l’ancien boxeur du Cannet-Rocheville est passé n°1 au ranking national des super-moyens.
Et si, pour l’heure, l’affiche du prochain championnat de France de la catégorie est programmée le 15 avril à Châteauroux, opposant l’ancien tenant du titre, le Castelroussin FRANCK ZIMMER (lauréat en juin 2022 à Massy, il avait dû renoncer à la défense de cette ceinture en octobre dernier à Perpignan, blessé à l’épaule alors que tout était acté avec Diego Natchoo), et le Girondin BAPTISTE CASTEGNARO, le Fréjusien serait bel et bien le prochain challenger… au regard bien sûr de sa prestation dans le nord de la France ce vendredi.
D’ailleurs, Clément lui-même ne se cache pas, considérant ce duel face au boxeur de l’Eure comme « une demi-finale en quelque sorte ». Un rendez-vous pour lequel « je me suis bien préparé et, curieusement, à l’inverse de d’habitude, je me sens relativement détendu », confiait-il au moment où nous l’avons joint au téléphone, en milieu de journée.
Proton pressenti pour les Jeux de Tokyo
Pour autant, son adversaire, qui s’aligne plus souvent dans la catégorie inférieure des poids moyens, présente une longue carrière chez les amateurs (26 combats pour 14 victoires et 12 défaites – il fut même un temps pressenti pour représenter la France aux Jeux de Tokyo) avant de passer pro en 2021 et d’y compter sept combats (7 victoires dont un revers par KO à Laval en octobre dernier). « Il a, c’est vrai, une sacrée expérience amateur, atteste Yannick Paget, mais aussi avec les défauts que peut laisser celle-ci. » Et Clément de renchérir, « il boxe beaucoup en sautillant, en essayant de mettre de la vitesse mais sans nécessairement la puissance qu’il faut. Il n’a pas vraiment fait cette transition entre les amateurs et les pros. À titre personnel, ce sera mon 12e combat pro et j’ai davantage d’expérience sur ce point. Je sais qu’il fait faire mal pour s’en sortir ».
Et s’il ne nie pas rendre à tout le moins une dizaine de centimètres à son adversaire, « longiligne, très technique » (Paget), « cette allonge constitue en effet un élément qu’il me faudra contrer. Après, si j’y parviens, je pense être plus avantagé, car plus épais et plus musclé déjà, sur le corps à corps. En tout cas, on a travaillé cet aspect et si ça ne passe pas, il conviendra de changer notre fusil d’épaule. Mais, pour autant, je ne vais pas stresser ».
Préparation pour gauchers à Toulon
Comme Spilmont, Proton de la Chapelle est gaucher et c’est pour cette raison que « nous sommes allés plusieurs fois sur Toulon faire des trainings contre des gauchers », ajoute encore le coach varois.
Qui sait, lui-même premier Amséliste (double) détenteur d’une ceinture nationale (en 1998 et 2000, deux ans avant Julien Chamayou), premier entraîneur d’un vainqueur d’une ceinture européenne (avec Gus’ Tamba – on célébre d’ailleurs ce 1er avril le premier anniversaire de cette victoire), Yannick Paget pourrait devenir le second entraîneur amséliste (après Pierre Curti, coach de Julien Chamayou et… Yannick Paget) à avoir mené deux de ses poulains à un titre de champion de France. C’est tout le mal qu’on souhaite à Yannick, mais aussi Mekki (et Clément à venir peut-être ?) et à la boxe fréjusienne dans son ensemble, qui connaît actuellement sa meilleure période chez les professionnels !
Et Paget n’y est certainement pas pour rien !!!