100 ans qu’elle n’avait plus foulé la terre de France. C’est chose faite depuis un peu moins de 24 heures, ce jeudi 8 mai, désormais aussi historique pour d’autres raisons que celles qu’on lui donnait jusqu’alors. C’est chose faite depuis que le nageur Florent Manaudou est descendu du BELEM, ce fameux trois-mâts joyau du patrimoine maritime français, pour poser le pied sur la piste d’athlétisme flottante au bout du Vieux port de la cité phocéenne.

Le sociétaire du Cercle des nageurs marseillais, champion olympique à Londres-2012, octuple champion du monde, grand et petit bassins confondus, aura donc été le premier porteur français sur le sol hexagonal, lui le petit frère de Laure Manaudou, elle-même première porteuse de la flamme… à Olympie, le 16 avril dernier.

 

 

Plus de 11.000 relayeurs dont… 2 Amsélistes !

Le premier d’une longue liste de relayeurs (+ de 11.000), au fil d’une parade qui durera 69 jours, traversera 400 villes de 65 territoires français et d’outremer (12.000 km) pour amener ce feu olympique jusqu’à la vasque à la veille de la cérémonie d’ouverture. Installée au cœur du Jardin des Tuileries, cette torche y restera le temps de cette double campagne olympique, réservée aux valides d’abord (26 juillet -> 11 août) puis consacrée aux athlètes du handisport (28 août -> 8 septembre).

Et au milieu de cette litanie de chiffres, sans doute aussi démesurée que peut l’être l’évènement, parmi tous ces porteurs, l’AMSLF prendra sa place. Avec la nageuse CARLA RAPICANO et le pongiste PABLO CHAVRIER, tous deux représentant la section “Sports & Handicaps“ chère à Marie-Pierre Stephan, la présidente. Sans doute l’évènement d’une vie pour ces deux Amsélistes, même si leurs rôles respectifs seront légèrement différents.

 

Nouvelle grande étape dans la vie et la carrière sportive de la naïade de Fréjus, CARLA RAPICANO, qui portera la torche ce vendredi à 9h à hauteur du port Santa Lucia

 

CARLA, porteuse officielle, PABLO éclaireur

Ainsi CARLA sera-t-elle “porteuse officielle“ à proprement dite, ce vendredi matin à 9h (à hauteur de la pancarte E18, face au grand hôtel du port Santa-Lucia, entrée du bassin sud), tandis que son compère PABLO sera quant à lui l’un de ces “éclaireurs“. Ces derniers forment une boucle autour du porteur, accompagnent ce dernier sur son relais, constituant une sorte de “bulle de sécurité“ autour de lui. À l’image de cette ronde resserrée, les éclaireurs tournés vers le public à l’instant de la “TORCHE KISS“, le passage de la flamme d’une torche à l’autre alors que leur sélection s’est déroulée de manière totalement différente. De fait, PABLO est pour sa part convoqué encore plus tôt, dès le relais qui sera effectué à l’intérieur de l’enceinte du Creps de Boulouris… malheureusement impossible d’accès pour raisons de sécurité hors un vrai parcours du combattant pour obtenir la précieuse accréditation.

 

 

Des modes de sélections différents…

Rôle différent donc, on l’a vu, pour les deux sociétaires de l’AMSLF “Sports & Handicaps“, mais également mode de sélection qui aura différé.
« La Caisse d’Épargne régionale (partenaire premium des JO et parrain officiel du relais de la flamme, Ndlr) est à l’origine de cette invitation », raconte Nadine Rapicano, la maman de Carla. Cet organisme du monde bancaire, qui « soutient déjà Carla à titre personnel depuis sa première participation en 2019 aux Global Games (l’équivalent des jeux olympiques du sport adapté, Ndlr), a proposé sa candidature ». Le parcours, le palmarès et le mérite de la multimédaillée mondiale l’auront donc porté vers ce relais, ses « Jeux à elle, SA manière de participer à cette grande fête puisque les athlètes trisomiques ne sont pas conviés aux jeux Paralympiques ».

Une autre compétition pour CARLA que de porter, fut-ce sur 200 m, cette torche en acier recyclé de 70 cm de hauteur et qui pèse environ 1,5 kg. Elle « commence à stresser d’ailleurs », évoquait sa maman voici quelques jours déjà, mais surtout « un plaisir immense et une joie commune à partager » avec des sportifs, connus ou pas, et d’autres porteurs issus de lma société civile, du monde des arts et de la culture…

Aujourd’hui sociétaire du Pôle national Handisport tennis de table de Bordeaux, PABLO CHAVRIER n’en reste pas moins un représentant de son club de Fréjus, à travers son adhésion à la section “Sports & Handicaps“. C’est dans ce cadre qu’il sera éclaireur ce vendredi matin sur la relais de la flamme olympique sur la piste d’athlé du Creps de Boulouris

 

PABLO, de l’AMSLF Tennis de Table au Pôle national Handisports de Bordeaux

Le plaisir, la joie mais aussi l’impatience sont tout aussi présents du côté de la Famille CHAVRIER et de PABLO, jeune (18 ans) athlète qui a pour sa part été proposé par la Fédération française Handisport à travers la section “Sports & Handicaps“. Lui qui a découvert le “ping“ il y a quelques années avec les André de Rivoyre et autres Axel Aldeguer et Yanaël Cartau, sélectionné l’été dernier dans sa discipline pour intégrer le Pôle national Handisports (ex-Centre fédéral) sis au Creps de Bordeaux, qui accueille encore le HandiBasket et l’Athlétisme Handisport. « Le Pôle tennis de table compte sept éléments, 4 athlètes-fauteuils et 3 debout, précise ARTHUR, le père de Pablo. Ils sont rattachés à l’US Talence, club le plus proche, avec qui il est devenu champion départemental à l’issue de la 1ère phase avant d’accéder à la R3 en phase #2. »

Des instants gravés à vie !!!

Dans le Bordelais surtout, le Fréjusien a énormément progressé, au point de se qualifier pour les prochains championnats de France Élites handisports (18-19 mai à Villepreux). Toujours méticuleux, appliqué et impliqué dans son sport, PABLO a donc été contacté en fin d’année passée par la Fédération Handisports via sa délégation régionale pour prendre part à ce relais à travers ce poste d’éclaireur. « Une énorme joie pour lui bien sûr, il va pouvoir côtoyer beaucoup de sportifs, ce sera un magnifique moment », avant de regagner sa nouvelle région d’adoption où, dans l’absolu, il aurait pu également candidater et participer à un autre relais en Gironde puisqu’il y est désormais licencié. « Plus sérieusement, il sera présent sur site lorsque la flamme visitera cette région effectivement. »

Si ces moments, tant pour Carla, Pablo, leurs familles, proches et amis, seront très brefs c’est vrai, ils n’en resteront pas moins gravés pour la vie, mais encore dans le marbre olympique et, à côté de leurs noms, on retrouvera celui de l’AMSLF “Sports & Handicaps“. Une magnifique récompense…

De “torche kiss“ en “torche kiss“, la flamme olympique sillonnera la France entière durant un peu plus de deux mois avant d’atteindre son but final, la capitale PARIS !